Est-il possible d'induire de l'héminégligence chez l'enfant sain via un biais attentionnel latéralisé dans des tâches motrices et/ou perceptives?

Depuis de nombreuses années, les chercheurs se sont penchés sur les mécanismes sous-jacents au syndrome de l’héminégligence. Aujourd’hui, ils sont arrivés à un consensus sur l’importance des fonctions attentionnelles dans ce trouble neurologique chez l’adulte (Bartolomeo & Chokron, 2002). Par contre, le syndrome d’héminégligence a été fort peu étudié chez l’enfant jusqu’à présent (Thareja et al., 2012 ; Yousefian et al., 2015). Objectifs et question de recherche: Deux objectifs sont poursuivis. Le premier est l’approfondissement des connaissances relatives aux fonctions attentionnelles dans l’explication et le maintien du syndrome d’héminégligence chez l’enfant. Le deuxième est l’étude de la contribution de la composante motrice dans ce syndrome principalement perceptif afin de mieux comprendre le lien entre les capacités motrices et perceptives chez l’enfant. Nous nous demandons donc si « l’induction d’un biais attentionnel latéralisé dans des tâches motrices et/ou perceptives chez des enfants sains modifie leurs capacités perceptives de l’espace». Méthode : Nous tenté d’induire, chez vingt-huit enfants sains, un biais attentionnel latéralisé similaire à celui observé chez des patients héminégligents via des tâches motrices et/ou perceptives sur le robot REAplan. Les effets ont été investigués via cinq tâches mesurant la perception visuo-spatiale des sujets. Résultats : Cette étude n’a pas permis de conforter l’hypothèse d’une explication d’ordre attentionnelle comme origine de l’héminégligence chez l’enfant, ni de clarifier le rôle de la composante motrice dans l’induction artificielle de ce trouble. Toutefois, certaines limites peuvent avoir biaisé les résultats de notre étude. Discussion : Ce mémoire a tout de même permis de mettre en évidence certaines pistes qui permettront la conception d’études futures visant à augmenter la compréhension du phénomène d’héminégligence chez l’enfant.