Bourel, Antoine
[UCL]
Lekeuche, Philippe
[UCL]
L’identité est un concept polysémique, ambigu et souvent mal compris (Kaufmann, 2004). Mais l’identité est également une réalité. Une réalité existentielle qui est aujourd’hui sérieusement mise à mal dans nos sociétés hyperindividualistes et tend à faire souffrir chaque atome individuel (Lipovetsky, 1994). Pour comprendre cette souffrance identitaire, il nous faut remonter aux origines du mouvement individualiste qui éclôt à la naissance de la Modernité. En effet, la révolution individualiste moderne chapeautée par les Lumières consiste fondamentalement en une réorganisation du social autour d’une infinité de micro-totalités signifiantes appelées individus (Kaufmann, 2004). Cette articulation révolutionnaire modifie profondément le rapport à soi et par conséquent le rapport à l’Autre. À tel point que l’individualisme, dans ses états paroxysmiques, reflète des individus atomisés, repliés sur eux-mêmes et complètement coupés de la figure d’autrui. Cette dynamique sociétale génère de la paradoxalité et plonge les néo-sujets dans l’angoisse et le vide existentiel. Prenant appui sur l’individualisme et la crise identitaire qui le caractérise, ce mémoire a pour ambition d’étudier l’identité dans son rapport fondamental à l’altérité. Sur base des modèles théoriques de Kaufmann, Ricoeur et Kierkegaard, nous défendons une conceptualisation dialectique de la nature humaine qui se veut à égale distance de l’apologie de l’identité et de sa destitution.


Référence bibliographique |
Bourel, Antoine. Alter-idemtité : esquisse d'une anthropologie fondamentale. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2014. Prom. : Lekeuche, Philippe. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:93 |