Etude de l'impact des compétences neuropsychologiques sur les habiletés langagières supérieures évaluées en situation de récit : comparaisons inter syndromiques entre des adolescents traités par chimiothérapie suite à une leucémie lymphoblastique aiguë et des adolescents atteints d'un trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité

L’objectif de ce mémoire est de mesurer l’impact des compétences neuropsychologiques sur les habiletés langagières supérieures évaluées en situation de récit chez les enfants et adolescents atteints d’une leucémie lymphoblastique aiguë (LLA) traités par chimiothérapie en comparaison à des participants ayant des troubles de l’attention avec hyperactivité (TDAH). En effet, la chimiothérapie entraîne d’importantes répercussions sur la substance blanche ainsi que sur les processus généraux comme les fonctions exécutives. Ces mêmes fonctions exécutives sont altérées en cas de TDAH. Des déficits au niveau des fonctions exécutives entraînent des difficultés sur le plan pragmatique et discursif du discours. Trois groupes expérimentaux ont été distingués lors de notre étude. 24 adolescents contrôles, 9 adolescents TDAH et 7 adolescents LLA âgés de 12 à 16 ans ont pris part à notre étude. Un set de tests a été administré durant un entretien de 30 à 45 minutes avec chaque participant. Un test d’empan endroit et envers a été proposé afin d’évaluer la mémoire de travail. Les subtests de la Nepsy nous ont permis d’évaluer les capacités de flexibilité et d’inhibition. Les capacités attentionnelles ont été testées grâce à la TEA-Ch. Finalement, afin d’évaluer le discours et les fonctions pragmatiques, les participants ont été soumis à des épreuves de récit sur images (Frog Story) et de récit personnel d’une bagarre ou d’un vol. Sur base de l’ensemble de nos résultats statistiques, notre étude nous amène à conclure qu’un déficit d’inhibition et de flexibilité est démontré chez les participants TDAH tandis qu’un déficit en flexibilité uniquement est mis en évidence chez les participants LLA. De plus, un lien significatif entre les difficultés en flexibilité et les aptitudes de macrostructure est affirmé. Les compétences discursives sont donc nettement déficitaires chez les participants TDAH tandis qu’aucune difficulté sur le plan de la pragmatique et discursif n’est mise en évidence chez les participants LLA. Diverses limites et pistes futures ont également été mises en exergue.