Comment les soignants perçoivent-ils la pratique de la contention physique chez les personnes démentes en maison de repos et de soins ? Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de médecins généralistes et équipes infirmières

La contention physique passive regroupe l'ensemble des procédés permettant d'entraver volontairement la liberté de mouvement d'une personne. Incontestablement, la contention physique a son utilité dans certaines situations dangereuses pour le résident en maison de repos et de soins. Mais les mesures de contention doivent être employées avec prudence car elles exposent aussi le patient à des risques d'incidents graves et de grabatisation. En Belgique, il existe un cadre légal pour réglementer l'utilisation de ces contentions physiques depuis 1990. Cependant, peu de soignants connaissent la législation en vigueur car la pratique de la contention est mal enseignée dans les cursus médicaux et paramédicaux. Des alternatives existent mais sont parfois méconnues ou jugées difficiles à appliquer par manque de moyens. Cinq groupements de médecins généralistes et infirmiers de maison de repos et de soins ont été interviewés au sujet de leur perception de la pratique de la contention physique chez les personnes démentes présentant des troubles du comportement. En pratique, les infirmiers et médecins généralistes interrogés continuent d'utiliser la contention physique auprès des personnes démentes pour la prévention des chutes. L'attitude des soignants dépend de la façon dont ils perçoivent l'utilité d'une contention physique. Le médecin généraliste a toute son importance pour juger de son intérêt auprès des patients déments et pour superviser ses modalités d'application afin de garantir le bon équilibre entre sécurité et liberté.