Wilkin, Alice
[UCL]
Legast, Harold
[UCL]
Bertin, Pierre
[UCL]
Le maraichage, en Belgique, est une activité en croissance. Cependant, l’accessibilité à la terre est compliquée, en partie en raison des prix élevés. Pour démarrer leur exploitation, certains maraichers convertissent d’anciennes prairies permanentes en surface de maraichage. Celles-ci sont moins chères que des terres déjà mises en culture, riches en matières organiques et préservées des produits phytopharmaceutiques. Cette conversion a un impact sur les propriétés chimiques, biologiques et physiques du sol. Elle accélère notamment la minéralisation de la matière organique et donc la libération d’azote nitrique lixiviable. C’est pourquoi la législation wallonne n’autorise les conversions de prairie qu’entre le 1er février et le 31 mai. Ce mémoire a, pour objectif général, le suivi et la comparaison de propriétés chimiques, biologiques et physiques du sol en fonction de la date et du type de conversion d’une prairie permanente fauchée en surface de maraichage. Cette étude a comparé trois périodes de conversion différentes : fin septembre, mi-novembre et mi-avril. Au sein d’une même date, plusieurs types de conversion ont été utilisés : le labour, des couverts végétaux semés après labour, l’occultation par une bâche silo et l’occultation avec différentes matières organiques inertes (paille, feuilles mortes ou copeaux). Les conditions pédo-climatiques de l’essai installé en zone sablo-limoneuse ont évidemment eu un impact sur les résultats obtenus. L’hiver 2021-22 ayant été doux avec une pluviométrie normale et le printemps 2022 chaud et sec, la lixiviation hivernale a été relativement faible. Selon ces résultats, la date de conversion a une influence sur les quantités d’azote dans le sol. La quantité d’azote nitrique formée par la minéralisation sera d’autant plus élevée que la date de conversion a lieu tôt en arrière-saison. La conversion en fin septembre est donc plus risquée que celles mi-novembre et mi-avril. Les adventices se sont également davantage développées sur les parcelles converties en septembre qu’en novembre. Cependant, la date de conversion n’a pas d’influence sur les bilans de matière organique et l’activité des micro-organismes. Le choix du type de conversion a également un effet sur les dynamiques de l’azote dans le sol. La minéralisation sous la bâche est dangereusement élevée. Les couverts végétaux absorbent le nitrate, ce qui empêche sa lixiviation, et le restitue rapidement au sol lors de leur incorporation. Les copeaux ont un effet particulier sur l’azote qui semble inhiber la transformation de N-NH4+ en N-NO3-. Au début de l’été, peu importe la date de conversion, les couverts organiques, les labours et les occultations organiques (à part les copeaux) ont un taux d’azote nitrique correct. Cette étude est donc un point de départ pour la remise en question de la législation actuelle sur la période de conversion, cette dernière étant une contrainte supplémentaire pour les maraichers.


Référence bibliographique |
Wilkin, Alice ; Legast, Harold. Conversion de prairies permanentes pour le maraichage : risque environnemental et influence sur les propriétés chimiques, biologiques et physiques du sol. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Bertin, Pierre. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38016 |