Meneguz, Victor
[UCL]
Aoun, Elena
[UCL]
La Chine s’est hissée au 2e rang des puissances économiques mondiales dans une ascension vertigineuse. Entre mécanismes d’entrisme et de défiance à l’égard de l’ordre mondial, les tensions que suscite cette nouvelle puissance internationale questionne et intrigue. A ce titre, la Chine déploie lentement mais sûrement sa sphère d’influence auprès des pays en développement et notamment dans son environnement géographique proche. Ce mémoire questionne ainsi la stratégie de politique étrangère de la Chine à l’égard de la région d’Asie centrale ? Le choix du cas d’étude se portera notamment sur le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan, dans une analyse diachronique depuis 1996. Le choix de ces pays et de cette date est le fait de l’émergence d’un « groupe » de pays collaborateurs en 1996, les « Shanghai Five », qui deviendront une institution régionale en 2001, après l’entrée de l’Ouzbékistan en tant qu’Etat membre, l’Organisation de coopération de Shanghai. Les quatre républiques centrasiatiques naissent de l’explosion de l’Union soviétique en 1991, bousculement de l’ordre international qui laissera place, dans la région d’Asie centrale, à un risque élevé de turbulences par des mouvements religieux extrémistes mais aussi à des tensions interétatiques sur la question de la délimitation des nouvelles frontières. Dans ce cadre, comment la Chine organise stratégiquement sa politique étrangère à l’égard de ces nouveaux acteurs régionaux ? Adoptant une analyse placée sous le prisme réaliste, ce travail utilise notamment les travaux d’un amiral français sur le concept de « stratégie », l’amiral Raoul Castex, afin d’analyser le processus stratégique chinois. Ce travail amène à la subdivision de la stratégie politique chinoise en deux grandes manœuvres : la première est la stabilisation militaire et sécuritaire de la région, au prix de concessions territoriales mais aux bénéfices multiples, dont la normalisation rapide des relations avec les nouveaux Etats mais, surtout, la mise en place de la deuxième manœuvre, à savoir l’infiltration économique chinoise dans les nouveaux Etats. Cette dernière manœuvre a pour finalité l’objectif primaire de la stratégie chinoise qui n’est autre que son propre développement économique.


Référence bibliographique |
Meneguz, Victor. La politique étrangère chinoise en Asie centrale - Application d'une théorie militaire à l'étude stratégique de la politique étrangère chinoise. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Aoun, Elena. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:36606 |