Comment réhabiliter les fermes à cour en logements en y intégrant les caractéristiques patrimoniales de celles-ci ?

Les fermes à cour font partie de nos paysages wallons depuis des siècles ; elles portent également une partie de notre appartenance culturelle. Perdre ces fermes reviendrait à perdre une partie de notre histoire et de notre identité. Malheureusement, ces fermes, au lieu d’être (re)mises en valeur, sont de plus en plus souvent laissées à l’abandon car la fonction agricole n’y trouve plus sa place. Dès lors, intégrer une nouvelle fonction dans l’espace conséquent qu’offre ces fermes permettrait de ne pas perdre celles-ci. De plus, cet espace pourrait offrir, de par ces caractéristiques énormément de bénéfices à la nouvelle fonction. Pourquoi pas des logements ? En effet, cela permettrait de répondre à une certaine demande en logements, même si ceux-ci seront évidemment plus ruraux qu’urbains. Ces logements pourraient bénéficier de la cour, de l’accès à un environnement vert, et ils permettraient en échange de recréer un tissu social au sein du village. Intégrer des logements est une chose mais essayer d’intégrer ceux-ci tout en conservant les caractéristiques patrimoniales, spatiales, physiques, culturelles de la ferme, est une autre chose. L’objectif de ce TFE est la construction d’une méthode qui permettrait de mettre en parallèle et questionner plusieurs critères significatifs de la réhabilitation d’une ferme à cour en logements. Le but étant d’objectiver la manière de valoriser les spécificités patrimoniales de la ferme à cour tout en y intégrant des logements de qualité. Le but étant également de trouver un nouvel équilibre entre les futures interventions et les caractéristiques d’origine. Plusieurs préalables sont nécessaires afin d’élaborer cette méthode. Tout d’abord, avant d’évaluer le patrimoine, le définir est primordial. Pour cela, plusieurs références bibliographiques vont être utilisées. Ce sont celles-ci qui permettront dans un second temps de dégager des critères en vue d’élaborer une manière objective d’évaluer le patrimoine. Par la suite, il est important de mieux comprendre ce qu’est une ferme à cour, quelle est cette typologie, de quoi est-elle constituée, etc. Il faut comprendre les spécificités spatiales du lieu. Pour ce faire, plusieurs fermes vont être analysées et les traits communs ou les caractères exceptionnels pourront être relevés. Cette analyse pratique, complétée par l’apport plus théorique de la littérature scientifique, permettra d’avoir une référence typologique de la ferme à cour en général, qui pourra être comparée avec celles d’entre elles qui seraient à réhabiliter. De là, plusieurs objectifs s’en suivent. Après avoir analysé la typologie de la ferme, il faut également faire un état des lieux de celle-ci. Regarder quels éléments sont fort dégradés en parallèle avec l’importance patrimoniale de ceux-ci. Par la suite, il est également primordial de regarder, en tenant compte des critères de salubrité, si les lieux peuvent bel et bien accueillir du logement. Il est possible que trop d’interventions soient nécessaires et que dès lors intégrer des logements soit compliqué. Si intégrer du logement dans la ferme à cour est possible, il faut alors réfléchir à toutes les interventions de réhabilitation à prévoir, en ayant en tête les points d’attention nécessaires afin de ne pas aller à l’encontre de sa valeur patrimoniale. Enfin, plusieurs critères significatifs d’une réhabilitation de ferme à cour en logements pourront être mis en parallèle afin de vérifier, critères à l’appui, que non seulement l’authenticité du patrimoine ancien mais aussi l’habitabilité des futurs logements ont bien été respectées. Cette méthode sera appliquée à quatre études de cas, ainsi qu’à un cas d’étude : la ferme de Lauzelle. Cette application permettra de préciser et de faire évoluer la méthode afin qu’elle soit la plus pertinente possible pour accompagner de façon multicritère les réflexions menées dans le cadre d’un projet de réhabilitation de ferme à cour en logements.