Le fair-play financier a-t-il bonifié la santé financière des clubs de football professionnel européens ? (Analyse sur base de données comptables de 24 clubs de football européens)

Depuis l’instauration des règles du fair-play financier par l’Union des Associations Européennes de Football en 2010, celles-ci ont été critiquées de nombreuses fois par divers acteurs du monde du football. Ce mémoire a pour but de voir si les objectifs de ces règles ont bien été atteints, à savoir notamment rétablir un équilibre financier dans les comptes des clubs et d’améliorer l’équilibre compétitif des compétitions interclubs européennes. Nous posons donc notre question de recherche comme telle : « Le fair-play financier a-t-il bonifié la santé financière des clubs de football professionnel européens ? ». Pour ce faire, nous dressons, dans une partie théorique, un bilan sur le modèle économique du football européen, sur le business model des clubs, sur le fair-play financier et sur l’audit et le contrôle dans le monde du football. Cette partie est composée de la littérature existante sur le sujet et est enrichie par deux entretiens réalisés avec un avocat du sport réputé dans le domaine du football et un commissaire de clubs de football belges. Deuxièmement, dans une partie empirique, nous récoltons les données comptables de vingt-quatre clubs de football professionnel européens, de la période 2014 à 2019. Nous posons quatre sous-hypothèses, étant constituées des différents objectifs du fairplay financier, auxquelles nous répondons grâce à l’évolution des données comptables sur la période étudiée. Pour finir, nous répondons à notre hypothèse finale grâce aux réponses obtenues aux sous-hypothèses et grâce à deux modèles prédicteurs de faillite : le Z’’-Score d’Altman et le X-Score de Zmijewski. Notre hypothèse finale répond à notre question de recherche. Nous arrivons à la conclusion que, en effet, le fair-play financier a amélioré la santé financière des clubs de football professionnel européens. Cette conclusion est néanmoins nuancée par les limites de notre étude et le manque d’informations pertinentes qui peuvent amener à une interprétation différente des chiffres. Nous suggérons d’améliorer cette étude grâce à une enquête portant sur un plus grand échantillon et en divisant celle-ci par championnats ou territoires européens.