Jullien, Cloé
[UCL]
Taskin, Laurent
[UCL]
L’année 2020 a été marquée par de nombreux bouleversements sanitaires, économiques et sociaux qui ont amené les entreprises à revoir leurs procédures et leurs politiques. Le télétravail a été favorisé afin de maintenir l’activité économique (Lederlin, 2020 ; OCDE, 2021). À l’aube de la période post-COVID-19, le défi managérial actuel est de pouvoir combiner présence et distance dans une formule dite ‘hybride’ afin de faciliter la réalisation du travail dans le lieu qui fait le plus sens (Taskin, 2021a). Dans cette perspective, l’enjeu est alors de préserver les collectifs de travail et d’insister sur des nouvelles pratiques forgées sur la collaboration et le travail d’équipe (Taskin, 2020b). Le lien social, existant seulement virtuellement pendant la crise, a été mis à mal. Il est pourtant crucial, d’autant plus qu’il est un levier au partage de connaissances et à la collaboration (Cabrera & Cabrera, 2005). La revue de littérature a permis d’étudier le télétravail ainsi que le contexte de travail hybride. En parallèle, la collaboration a été abordée brièvement, pour ensuite s’attarder plus longuement sur le partage de connaissances. Enfin, un chapitre a mis en lien le contexte de travail hybride avec le partage de connaissances et un enjeu commun en est ressorti : l’importance des liens sociaux. Ce mémoire a pour objectif d’étudier la reconfiguration des liens sociaux, qui sont nécessaires au partage de connaissances et à la collaboration, en contexte de travail hybride. L’approche se veut exploratoire, qualitative et est basée sur une étude de cas enchâssés au sein d’AGC Automotive Europe, qui connait actuellement l’implémentation d’un contexte de travail hybride en son sein. Seize collaborateurs, répartis dans quatre équipes, ont été sélectionnés pour des entretiens semi-directifs. Les équipes ont été choisies sur base de caractéristiques spécifiques afin qu’elles soient diversifiées tout en maintenant une collaboration essentielle. Sur base de l’analyse des propos recueillis, il apparait que plusieurs conséquences négatives de la distance sur les liens sociaux ont en effet été soulignées, telles qu’une réduction des liens, une perte des échanges informels et une formalisation des relations. L’importance de la présence a ensuite été mise en évidence, la collaboration avec les collègues et les clients étant impactée par la distance. En parallèle, si l’on s’intéresse aux opinions quant au contexte de travail hybride qui se met en place, celui-ci est globalement très bien perçu par les travailleurs, qui y voient de nombreux avantages. De plus, l’analyse par équipe a également démontré que les liens sociaux et la collaboration n’ont pas tellement été impactés par le contexte de travail hybride. Pour comprendre ces résultats relativement distincts, il faut prendre en compte la période liée aux confinements imposés par la crise sanitaire, qui a été néfaste à ce sujet. À la sortie de cette période de bouleversements, il semble que les travailleurs aient reconfiguré leur organisation, leur travail et leurs collaborations vers l’intégration du travail hybride.


Référence bibliographique |
Jullien, Cloé. Comment les liens sociaux nécessaires au partage de connaissances se reconfigurent-ils en contexte de travail hybride ?. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Taskin, Laurent. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:34234 |