"Le travail clinique avec les personnes exilées en souffrance psychique : Reconstruire le lien entre humains et soutenir les élans de vie - La proposition de la musicothérapie. "

Ce mémoire questionne les apports de la musicothérapie au sein de la clinique avec les personnes exilées en souffrance psychique. Afin d’appréhender au mieux cette question, des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de psychologues, psychiatre, psychanalyste et musicothérapeutes travaillant avec cette population de patients. Ces derniers sont impactés par la violence du trauma, de l’exil et de leurs conséquences psychiques, le lien aux autres, à soi et à son corps s’en trouvant meurtri. Quelle que soit la pratique clinique, il semble que ces aspects soient traités avant tout au travers du prisme de l’humanité, de la reconnaissance de l’altérité, de la réparation « du lien entre humains ». Nous verrons que le travail clinique décrit par les thérapeutes soutient, chez leurs patients, l’émergence d’une position subjective, construite par une expérience renouvelée et réhumanisée du corps et de l’environnement social qui entoure la personne exilée en souffrance psychique. De plus, il semble que les cliniciens rencontrés soutiennent les élans de vie de leurs patients à travers la créativité. La musicothérapie -complémentaire à la psychothérapie - en proposant le médiateur musical au sein de la dynamique transférentielle, va favoriser les processus de symbolisation et d’élaboration psychique ainsi que le réinvestissement du corps. À défaut de pouvoir symboliser le trauma, la médiation musicale peut permettre de voiler l’irreprésentable. Des recherches futures pourraient amener une autre orientation en partant du point de vue des personnes exilées. Enfin, l’approche musicothérapeutique gagnerait à être questionnée au sein d’une démarche systémique et dans sa complémentarité avec d’autres médiations thérapeutiques, notamment corporelles.