Chatouani, Mohammed
[UCL]
Moyson, Stéphane
[UCL]
La conception Wébérienne du rôle de l’agent public le cantonnait dans un rôle d’exécuteur des actions choisies par le politique. L’agent public devait être neutre dans son action et lors de son interaction avec l’usager du service public, comme s’il était dénoué de sentiments et de caractéristiques. Dans cette vision, l’agent public n’est qu’un rouage de la machine bureaucratique. Depuis la moitié du siècle dernier, des chercheurs tels que Kingsley (Kingsley, 1944) et Mosher (Mosher, 1968) ont suggéré que l’agent public doit être à l’image des citoyens qu’ils servent. Cette littérature théorise la bureaucratie représentative qui demande à l’organe décideur d’instaurer un processus de recrutement qui permettrait d’avoir un personnel à l’image de la société dans un souci d’équité de traitement et de légitimité du service public. C’est une approche du haut vers le bas (Top down). De l’autre côté de la discipline de l’administration publique, Lipsky (Lipsky, 2010) a démontré que l’agent public de première ligne est un acteur important dans la mise en œuvre de l’action publique. Par ces choix d’actions, il pourrait influencer les politiques dans leurs choix et d’ajustement de l’action publique. C’est une approche du bas vers le haut ( bottom-up). Notre recherche a pour but de faire dialoguer ces deux disciplines de l’administration publique. Les dénominateurs communs de ces deux disciplines sont l’agent public et l’usager du service public. Nous avons fait le choix d’étudier le premier dénominateur commun entre la bureaucratie représentative et la bureaucratie au niveau de la rue à savoir l’agent public de première ligne. Afin de mener à bien notre recherche, nous avons opté pour une démarche qualitative qui consiste de partir de la question de la recherche : Les agents publics issus de la diversité ethnique usent-ils davantage de leur pouvoir discrétionnaire que les autres par le biais de la représentation passive et active? Puis émettre des hypothèses vérifiables par l’observation sur le terrain des différentes dimensions des concepts mobilisé par cette question. L’angle d’attaque pour notre étude est la diversité ethnique qui influencerait l’usage du pouvoir discrétionnaire informel de ces agents. La Direction Allocations-Loyer et Logement Inoccupés de Bruxelles Logement est un terrain idéal pour notre étude, car la plupart des agents qui travaillent dans ce service public sont de la première ligne et les usagers de ce service sont pour la plupart des citoyens précarisés et d’origine étrangère. Notre étude se basera sur des entretiens semi-directifs avec un échantillon représentatif du personnel de ce service. Les résultats obtenus de l’analyse empirique des entretiens par le biais de l’analyse thématique ont confirmé que les agents publics issus de la diversité ethnique usent d’un pouvoir discrétionnaire informel, mais qui cette caractéristique de l’ethnicité n’explique pas à elle seule l’usage actif du pouvoir discrétionnaire.


Référence bibliographique |
Chatouani, Mohammed. Les agents de la fonction publique issus de la diversité : Attentes du public et pouvoir discrétionnaire.. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Moyson, Stéphane. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:33779 |