Denis, Brice
[UCL]
Hance, Thierry
[UCL]
Tougeron, Kévin
[UCL]
La lutte contre le puceron cendré du pommier en verger représente actuellement pour la Belgique et pour l’Europe un coût aussi bien économique qu’environnemental. La culture fruitière, et notamment les vergers, constituent une part importante de l’agriculture dans ces régions. Le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea) est l’un des ravageurs qui causent le plus de dégâts sur pommier, et peut engendrer des pertes allant jusqu’à 30%. Ce puceron est actif très tôt dans la saison, avant que les insectes auxiliaires ne le soient, ce qui limite le contrôle des populations par ceux-ci. Actuellement, la lutte chimique est la méthode la plus utilisée pour lutter contre ce puceron, mais celle-ci est couteuse et engendre des conséquences sur l’environnement et la santé humaine. Pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires et les conséquences qu’ils peuvent avoir, la lutte biologique, et plus particulièrement l’utilisation de parasitoïdes de pucerons, semble être une méthode efficace. L’une des principales espèces de parasitoïdes pouvant permettre le contrôle du puceron est l’espèce Aphidius matricariae. Toutefois, il a été démontré que ces parasitoïdes ont des performances assez faibles à basses températures. Afin de mieux comprendre les mécanismes physiologiques et développementaux limitant l’utilisation de cette espèce de parasitoïdes dans la lutte contre le puceron cendré du pommier, cette étude s’est penchée sur l’évaluation du taux de développement de ces deux espèces en fonction de la température ainsi que l’évolution de la tolérance thermique de ces deux espèces lors d’une sélection à basse température. La sélection, dont la température correspond aux températures de début de printemps en Belgique (12°C), a pour but de rendre ces parasitoïdes résistants à basses températures afin d’améliorer leurs performances au début du printemps et contrôler de manière efficace les populations de pucerons. Les manipulations réalisées dans cette expérience ont finalement fourni des résultats de taux de développement en fonction de la température pour D. plantaginea mais pas pour A. matricariae, et la sélection du parasitoïde à basse température n’a pu être réalisée que sur une seule génération. Cette recherche, en comparaison à la littérature, a démontré que la tolérance thermique de base de la souche de A. matricariae de Viridaxis, est plus élevée que celle de D. plantaginea, leur CTmin étant respectivement -0,81°C et 1,71°C. Malgré cela, le seuil de température minimale de développement du puceron est plus bas que celui de A. matricariae d’environ 0,5°C, et la gamme de températures optimales de D. plantaginea se situe dans des températures légèrement plus faibles que celle de A. matricariae. De plus, le puceron montre un taux de développement plus élevé aux températures optimales, et de meilleures capacités d’adaptation à court terme aux basses températures, la température critique de D. plantaginea étant passée de 1,71°C à -0,23°C en une génération et celle de A. matricariae n’ayant pas varié. Cette expérience a dès lors démontré que A. matricariae présente une tolérance au froid intéressante et qu’il faut continuer d’investiguer de ce côté, afin d’utiliser ces parasitoïdes de manière efficace en début de saison. Elle a également confirmé qu’il existe un décalage de température d’activité entre cette espèce et le puceron cendré du pommier, laissant une période sans contrôle biologique au puceron, et démontré que ce puceron s’adapte rapidement au froid.


Référence bibliographique |
Denis, Brice. Sélection de parasitoïdes de pucerons à basse température. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Hance, Thierry ; Tougeron, Kévin. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:30382 |