Danthine, Venethia
[UCL]
El Tahry, Riëm
[UCL]
Ferrao Santos, Susana
[UCL]
L’EEG invasif ou SEEG est habituellement nécessaire pour caractériser l’implication de l’insula dans la zone épileptogène (EZ). Il est crucial de déterminer précisément la zone des foyers épileptogènes afin de placer au mieux les électrodes du SEEG. L’imagerie par localisation de source (ESI) offre une solution pour localiser les décharges épileptiques interictales (IEDs) dans l’insula. Dans ce mémoire, nous allons évaluer l’efficacité d’un ESI automatisé (Epilog PreOp®) basé sur un EEG basse densité pour caractériser la zone irritative insulaire (IZ). Pour ce travail rétrospectif, nous avons identifié 30 patients provenant de la base de données des cliniques Universitaires de Saint-Luc. Tous ces patients suivis pour une épilepsie réfractaire ont bénéficié d’un SEEG avec un EEG de scalp concomitant, présentent au moins une électrode placée dans l’insula et ont eu une IRM post-opératoire 3T. Les enregistrements du SEEG ont été revus pour identifier les patients avec des IEDs impliquant des contacts insulaires. Les patients ont ensuite été classés en 3 catégories selon le départ de la SOZ et le type de pointes insulaires retrouvé. Les enregistrements des EEG de scalp ont fait l’objet d’une détection automatisée suivie d’un regroupement des pointes, et d’une ESI subséquente à l’aide d’Epilog PreOp®. Pour les 4 clusters les plus représentés, Epilog PreOp® a sélectionné les résultats obtenus à différents moments de la pointe (onset, half-rising et peak). Ces résultats sont ensuite comparés aux résultats du SEEG, utilisé comme gold-standard. D’autres analyses en sous-groupe ont été effectuées en fonction du nombre de pointes retrouvées dans le cluster principal à l’ESI (>1000 pointes, >1500 pointes, >5000 pointes), et en fonction de la présence ou non à l’IRM d’une lésion épileptogène insulaire. Parmi les 30 patients inclus, 23 possèdent au moins un contact insulaire au SEEG. Les valeurs les plus hautes sont retrouvées dans la concordance générale, avec une précision globale de 67%, une sensibilité de 61%, une spécificité de 86%, une VPP de 93% et une VPN de 40% (p-value=0,0801). Des résultats identiques sont obtenus pour la concordance peak. Seule la concordance du cluster 1 et 2 obtient une p-value significative (p-value = 0,0242). Dans l’analyse pointe par pointe, le groupe >5000 pointes présente la plus haute précision avec 75%. Ni ces sous-groupes, ni ceux établit en fonction des IRMs, ne montrent une p-value significative (P-value respectivement de 0,68 et 1). Ce travail témoigne de la validité de l’ESI automatisé dans la détection des pointes interictales provenant de l’insula. Cette technique montrant une haute spécificité et une haute VPP, cela confirme son utilité pour détecter la zone irritative insulaire. À noter, la tendance d’Epilog PreOp® à donner des résultats plus fiables si le nombre de pointes du premier cluster est plus important. Aucune différence n’est apparue entre les patients IRM+ et les patients IRM-, ce qui évoquerait la possibilité de réaliser l’ESI, qu’une lésion soit retrouvée ou non à l’IRM. De plus vastes explorations restent nécessaires, avec un plus grand nombre de patients de manière à confirmer ou infirmer les hypothèses évoquées ici.
Référence bibliographique |
Danthine, Venethia. Caractérisation de l’insula en tant que zone épileptogène chez les patients ayant bénéficié d’un EEG invasif. Faculté de médecine et médecine dentaire, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : El Tahry, Riëm ; Ferrao Santos, Susana. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:28570 |