Bastin, Lore-Anne
[UCL]
Legrève, Anne
[UCL]
Colau, Gil
[UCL]
La culture de pomme de terre (Solanum tuberosum) fait l’objet d’une importance mondiale. En Belgique, la production était supérieure à 3 millions de tonnes en 2018, classant le pays au 17ème rang international. La maladie la plus importante pour sa culture est le mildiou, causé par l’oomycète Phytophthora infestans. À la vue des caractéristiques épidémiologiques de cette maladie et le potentiel évolutif élevé de l’agent causal, la lutte contre la maladie nécessite l’utilisation répétée de fongicides. Ces dernières années ont été marquées par l’apparition de nouvelles souches émergentes en Europe, dont certaines sont fortement virulentes ou présentent une sensibilité réduite au fluazinam. Le contrôle du pathogène doit donc être adapté en fonction de l’évolution de l’oomycète. Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet Potato Smart, qui vise à développer un système d’aide à la décision qui permettra d’optimiser les pulvérisations fongicides en fonction du risque présent. L’outil se base notamment sur l’ajustement de modèles de prédiction en intégrant des paramètres d’ordre épidémiologiques, tels que la quantification de l’inoculum aérien et la meilleure connaissance des interactions entre souches de P. infestans et variétés de pomme de terre. Dans cette optique, deux objectifs principaux ont été définis. Ils visaient à caractériser les génotypes de P. infestans présents en Belgique en 2019, ainsi qu’à améliorer la connaissance des interactions spécifiques entre le pathogène et la pomme de terre, selon le cultivar et la souche considérés. La caractérisation des génotypes a permis de montrer que les populations de P. infestans continuent à évoluer en Belgique. De nouveaux génotypes uniques ont fait leur apparition et la souche 36_A2 présente une fréquence plus grande cette année, tandis que la souche 37_A2 est en recul. La diminution de l’utilisation de fluazinam pourrait en être la cause. La répartition spatio-temporelle des populations n’est pas homogène à l’échelle belge ou européenne, ce qui démontre l’intérêt d’intégrer les génotypes des souches présentes dans les systèmes de prédiction de cette maladie. Concernant la caractérisation des interactions souches-cultivars, trois essais préliminaires ont permis de développer un protocole vitro sur disques foliaires. Ce dernier offre la possibilité de connaître le nombre seuil de propagules infectieuses nécessaires au développement d’une infection, ainsi que le temps de latence selon le couple souche-cultivar. Ces éléments pourront ensuite être intégrés dans les modèles de prédiction du risque de développement du mildiou en région wallonne.


Référence bibliographique |
Bastin, Lore-Anne. Étude de l'interaction entre Phytophthora infestans et Solanum tuberosum. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Legrève, Anne ; Colau, Gil. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:27158 |