Kérygme et catéchèse missionnaire en Côte d'Ivoire : défi de la sécularisation et transitions pastorales

(fre) Nombreux sont les observateurs africains et étrangers qui s’accordent quant à l’effervescence religieuse qui caractérise l’Église d’Afrique en général, et l’Église de Côte d’Ivoire en particulier. Cette vitalité se laisse constater dans les grands rassemblements diocésains, les ordinations, les messes dominicales, les campagnes d’évangélisation qui transforment les villes et les quartiers en des temples géants. Cette vitalité religieuse fait même dire à certains qu’elle serait « le poumon spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance ». Cependant, force est de reconnaître que cette effervescence religieuse n’a aucun impact sur le mode de vie des gens et parait déconnectée de la réalité socio-politique difficile dudit pays. Ce que l’on considère comme signe de vitalité ne constitue-t-elle pas une source d’interrogation troublante ? Cette vitalité de la foi en terre ivoirienne ne témoigne-t-elle pas d’un christianisme en manque d’équilibre ? La foi en Jésus-Christ n’est-elle pas aussi un engagement concret pour la justice, la lutte contre l’oppression, la pauvreté ? Le pape Jean Paul II affirmait qu’ « il est impossible d’accepter que l’œuvre d’évangélisation puisse ou doive négliger [dans un contexte donné] les questions extrêmement grave […] concernant la justice, la liberté, le développement et la paix ». En d’autres mots, chrétiens et chrétiennes ne peuvent vivre et épanouir leur foi sans une conscience sociale, sans un réel engagement dans la transformation de leur milieu et conditions de vie. Comment expliquer alors cette tiédeur et cette léthargie ? La recherche des raisons profonde de cet état de fait nous pousse à questionner la praxis pastorale et catéchétique de notre Église.