Comparaison de méthodes d’évaluation de la fourniture du service écosystémique de la stabilité structurale sur des sols limoneux et limono-sableux en Belgique

Pour pallier les effets négatifs sur l’environnement des formes d’agriculture développées au XXème siècle, la Région wallonne encourage maintenant une transition vers une agriculture écologiquement intensive et plus durable, qui s’inspire de processus écologiques sans compromettre les objectifs de production. Dans cette intention de changement vers plus de durabilité, la thèse de Lola Leveau soutient que l’évaluation objective et scientifique, à partir d’approches participatives et multidisciplinaires, des pratiques culturales innovantes déjà présentes dans les exploitations agricoles wallonnes devient un enjeu majeur. Ce mémoire partage ses hypothèses et s’insère spécifiquement dans la dimension écologique de son travail de recherche. L’objectif de ce mémoire est de sélectionner puis de tester des indicateurs et des méthodes de mesure qui permettent d’évaluer les résultats de différentes pratiques culturales sur la fourniture du service écosystémique de la stabilité structurale du sol. Trois indicateurs pour évaluer la stabilité structurale du sol ont été sélectionnés à partir de la littérature et par une approche participative basée sur des interviews d’agriculteurs et d’experts scientifiques : la capacité d’infiltration de l’eau dans le sol, la résistance du sol à la compaction et la stabilité des agrégats du sol. Pour chaque indicateur, des méthodes scientifiquement reconnues ont été comparées à des méthodes simples, rapides et peu coûteuses. Certaines méthodes « Maison » ont été développées en se basant sur les observations d’agriculteurs. Onze méthodes ont été testées à la ferme universitaire de Marbaix sur trois champs différents : une prairie permanente, un champ de froment après une culture de pommes de terre et un champ occupé par une couverture après une culture de froment et avant une culture de betterave. Chaque champ a été divisé en deux parcelles de texture limoneuse et limono-sableuse. Pour chaque méthode, les effets de l’humidité, de la texture et du type de culture sur les résultats des mesures ont été testés. Presque aucune méthode n’a permis de distinguer les champs soumis à un travail du sol. En revanche, 9 des 11 méthodes testées ont montré que ces deux champs, ou au moins un des deux, avaient une moins bonne stabilité structurale que la prairie. La méthode Maison qui évalue l’infiltration de l’eau dans le sol, s’est montrée prometteuse et peut servir de point de départ pour l’élaboration collective d’une nouvelle méthode de terrain. L’élaboration de méthodes d’évaluation de la stabilité structurale des sols reste un enjeu majeur pour le monde agricole et la recherche scientifique. Ces outils, s’ils sont bien utilisés, peuvent soutenir une évolution vers une agriculture plus durable.