Une analyse coût-conséquences du dépistage de l’anévrisme de l’aorte abdominale de la population à risque, en Belgique, en 2020

L’anévrisme de l’aorte abdominale (AAA) est une pathologie fréquente dont le pronostic vital en l’absence de prise en charge peut être fatal en cas de rupture. De nombreuses études ont montré que le dépistage par échographie des anévrismes de l’aorte abdominale réduisait significativement la mortalité spécifique liée à l’anévrisme. Plusieurs pays ont mis en place un programme de dépistage de l’AAA. Ce travail a pour objectif de quantifier le coût du dépistage par échographie de l’AAA pour le groupe à risque et d’estimer le coût des conséquences du non-dépistage de ce même groupe pour la sécurité sociale belge en 2020. Nous avons utilisé les tarifs INAMI pour l’estimation des coûts. Ce travail fournit également une estimation de la probabilité de la survenue des différentes conséquences du non-dépistage pour la population belge de plus de 65 ans. Ces estimations s’appuient sur une modélisation par arbre décisionnel. Cette étude permet d’estimer le coût de la mise en place du dépistage de l’AAA en Belgique à 130,4 millions d’euros. Les coûts liés aux conséquences sont de 101 millions d’euros pour le meilleur scénario avec une surveillance minimale et de 212,6 millions d’euros pour le pire scénario avec une surveillance minimale. Dans le cadre d’une surveillance maximale, les coûts liés aux conséquences sont de 141,8 millions d’euros pour le meilleur scénario et de 302,6 millions d’euros dans le pire scénario. Cette analyse économique partielle de programme de santé met en évidence l’importance du dépistage de l’AAA en Belgique et prépare le terrain pour la mise en place de ce dernier. Un tel dépistage permettrait d’améliorer la santé de la population belge, vieillissante, afin qu’elle reste en bonne santé aussi longtemps que possible, sans incapacité ni maladies chroniques. Le dépistage de l’AAA devrait devenir une des priorités des politiques belges du fait de ses conséquences importantes sur la mortalité spécifique. Cette démarche permettra l’émergence d’analyses économiques de type coût-efficacité qui sont indispensables pour les décideurs politiques.