L'efficience canonique : une obligation ecclésiologique

(fre) L’efficience canonique est-elle une obligation ecclésiologique ? L’étude cherche, en premier lieu, à définir le concept d’efficience, concept complexe, tributaire de ses origines économiques, qui s’est vu intégré au sein du droit dans une réflexivité tenant compte des fondements et des finalités de celui-ci au sein d’une société post-moderne, pétrie d’individualisme et de performance. Elle montre en même temps les dérives possibles face à l’utilisation d’un concept « emprunté » au sein du droit tout en souhaitant montrer la pertinence qu’il possède d’un point de vue ecclésial et pastoral. Cette réflexion prend lieu au sein d’une « crise » de l’Eglise, en corrélation avec une crise de la vie selon le droit, ayant relevé une « inefficience » supposée de celui-ci et a minima une non-application normative, voire un non-questionnement sur son existence et les valeurs qui lui sont associées. Revenant sur cette crise, cette réflexion développe une articulation possible entre les fondements proprement théologiques du droit canonique et sa finalité eschatologique, selon deux axes principaux, à savoir le rapport qu’entretient celui-ci avec le gouvernement ecclésial et son accès à tous et une lecture spirituelle et dynamique, afin de proposer des moyens d’une efficience bien pensée s’incarnant, entre autres, dans les principes de la synodalité, de l’inculturation et de la gradualité. L’efficience canonique pose les degrés d’adéquation d’une norme ou du droit dans son ensemble en rapport aux buts fixés par une référence méta-positive, le salut des âmes, cherchant les moyens adéquats à mettre en œuvre dans une contextualité définie au préalable. L’efficience canonique semble alors ouvrir une réflexion qui permet de situer le droit canonique à sa juste place, entre son humilité instrumentale et sa prétention salutaire dans une économie du Salut pour tous, permettant, entre autres moyens, à l’Eglise de vivre sa mission, ici et maintenant, annoncer Celui qui venu, non pour rendre la justice mais pour rendre les hommes justes.