Gestion de la fertilité azotée dans l'agriculture wallonne : état des lieux et scénarios

L’utilisation des engrais azotés de synthèse est de plus en plus critiquée pour ses effets négatifs sur l’environnement et la santé humaine. Une substitution par des sources azotées organiques (déjections animales et légumineuses) est envisageable, néanmoins celle-ci doit être étudiée pour ne pas mettre en péril la fertilité agricole. L’objectif de ce travail est de modéliser la gestion de l’azote (production et utilisation) dans le contexte de l’agriculture en Wallonie. Cette gestion est premièrement modélisée considérant la situation actuelle (en 2016) et ensuite en considérant la situation en 2050 selon trois scénarios. Pour la situation actuelle, les résultats montrent que les engrais minéraux comptent pour 48% de l’utilisation régionale d’azote. Les engrais organiques, principalement fournis par le cheptel bovin, en couvrent 46% et la fixation symbiotique n’en apporte que 5%. En 2050, les scénarios prévoient tous une diminution de l’utilisation d’engrais minéraux mais à des degrés divers. La diminution la plus faible (-21%) est observée dans le scénario tendanciel qui simule une prolongation de la tendance actuelle de l’agriculture (diminution du cheptel). Elle est plus importante le scénario de transition (-37%) qui met en avant une augmentation des surfaces en légumineuses et est maximale (-44%) dans le scénario intermédiaire qui couple l’expansion des légumineuses à la diminution du cheptel bovin et des surfaces fourragères. De plus, l’augmentation de l’utilisation des légumineuses devrait également avoir des effets positifs sur la charge de travail des agriculteurs, la structure des sols ou encore l’autonomie alimentaire des élevages. Cependant, aucun des scénarios modélisés n’indique pouvoir se passer complètement de l’utilisation d’engrais minéraux.