Deresteau, Bastien
[UCL]
Sibony, Anne-Lise
[UCL]
Citons un chiffre éloquent pour mesurer l’enjeu du marché de l’armement : 1739 milliards de dollars, soit le montant total injecté dans le secteur de la défense au niveau mondial en 2017. Ce montant, en progression de 1,1% par rapport à 2016, est conséquent puisqu’il représente 2,2% du PIB mondial, équivalant à 230 dollars, par an, par habitant. L’industrie de la guerre se développe dans un marché mondial et implique une pluralité d’acteurs, d’innombrables flux financiers et d’abondants transferts technologiques. Ce marché n’est pas soumis à une réglementation internationale, bien qu’il existe un Traité sur le commerce des armes, légalement contraignant pour toute une série d’états parties au dit traité. Ajoutons enfin que le commerce des armes peut également, d’une certaine façon, servir à prendre le pouls des relations internationales. Les plus fortes augmentations de dépenses d’armement sont constatées dans la région du MoyenOrient, principalement en Arabie Saoudite (3ème plus gros dépensier mondial en 2017, avec 69,4 milliards de dollars, en hausse de 9% par rapport à 2016) mais aussi en Chine et en Inde2. Pour la région asiatique, la Chine est en pole position avec 228 milliards de dollars dépensés, suivie par l’Inde (63,9 milliards de dollars). Ces augmentations peuvent s’expliquer par les tensions interétatiques de la région. Concernant la Russie, les dépenses ont en revanche enregistré une forte chute (près de 20%) à 66,3 milliards de dollars, la cause principale étant le ralentissement économique du pays en cours depuis 2014. Une tendance opposée est constatée en Europe centrale et occidentale, où les dépenses augmentent - les tensions avec la Russie n’y étant certainement pas étrangères - et atteignent un chiffre record de 900 milliards de dollars (soit 52% du PIB mondial de ce secteur), pour les pays membres de l’OTAN. Concernant les Etats-Unis, la désamorce de 2010 est terminée et les dépenses repartent à la hausse, le budget ayant toutefois été maintenu à 610 milliards de 2016 à 2017. Au niveau de l’Union européenne il s’agit plutôt d’encadrer le marché d’un point de vue législatif afin que les états puissent développer leur défense sans violer les traités européens tout en respectant les directives adéquates, notamment : 2009/81/CE (directive MPDS/procurements), l’article 346 du TFUE, 2009/43/CE (transfert directive) et la « firearms » directive. Il est également question d’encourager les États à évoluer vers un fonds commun de défense européenne.3 Il est donc pertinent de se poser la question suivante : comment concilier éthique et réalisme, sur le marché de l’armement européen, concernant les pays ne respectant pas les droits de l’homme ? Les réponses seront principalement articulées autour de 3 hypothèses (voir ci-après), qui seront développées au sein des thèmes suivants : budgets, exportations, finances, traités et juridictions, commerce illégal des armes, éthique de l’armement et de son commerce, étude de cas, le lobbying au sein de l’UE pour l’armement, une interview, ainsi que le futur du marché de l’armement et son développement


Référence bibliographique |
Deresteau, Bastien. Le marché de l’armement au sein de l’Union européenne, comment concilier éthique et réalisme, concernant les pays ne respectant certains droits de l’homme ?. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Sibony, Anne-Lise. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:20950 |