Demeyer, Jérémie
[UCL]
Moens, Frédéric
[UCL]
Au cours des prochaines années, le gouvernement wallon devra relever un défi de taille : assainir ses finances publiques, dans le contexte d’une réduction progressive des transferts financiers entre le nord et le sud du pays (jusqu’à leur extinction en 2033). Ce redressement passe immanquablement par le développement économique et la création d’emplois, qui sont d’autres objectifs fondamentaux à atteindre par les pouvoirs publics du sud du pays. Cette volonté de redynamisation du tissu économique wallon n’est pas nouvelle. Le Contrat d’avenir pour la Wallonie poursuivait cet objectif. Et ses successeurs s’inscrivent toujours dans cette logique : stimuler la connaissance, la recherche et le développement et l’entrepreneuriat. Pour y arriver, les gouvernements wallons successifs ont activé tous les leviers d’action dont ils disposent (fiscalité, aide à l’investissement, aide à la recherche et à la formation, soutien à l’exportation, accueil des investisseurs étrangers, nouvelles zones d’activités, mises en réseau…) et ont mobilisé tous les acteurs de la vie économique wallonne (partenaires sociaux, entreprises, universités, centres de recherche, administrations…). Ces plans ont-ils contribué à relancer l’économie wallonne ? Plutôt que d’analyser les résultats produits par chacun (d’autres contributions ont déjà apporté ces réponses), nous avons surtout cherché à comprendre comment les théories économiques (en particulier celle de la croissance endogène qui fonde le Contrat d’avenir et ses versions ultérieures) ont été traduites au travers de ces plans pour en analyser les effets économiques sur plusieurs indicateurs clés : PIB, PIB/habitant, taux d’emploi, exportations, investissements publics et privés pour la RDI, création d’entreprises. De manière générale, force est de constater que, depuis le début du siècle, certains écarts entre économie flamande et wallonne demeurent inchangés. Ainsi, le PIB de la Wallonie se positionne toujours loin derrière celui de la Flandre. En ce qui concerne le PIB/habitant, le sud du pays stagne et ne parvient pas à égaler les performances enregistrées au nord du pays et en Europe. Mêmes constatations en ce qui concerne le taux d’emploi et les exportations. Deux exceptions cependant. La première concerne les dépenses en R&D : la Wallonie se positionne depuis 2005 au-dessus de la moyenne européenne et de ce fait, atteint l’objectif qu’elle s’était fixé. Seconde exception : le taux d’entreprises innovantes qui est supérieur en Wallonie à celui de la moyenne des états membres de l’Union européenne. Le bilan global des plans successifs est donc pour le moins mitigé. Au rythme du redressement observé ces dernières années, il faudra non pas des années, mais des décennies, pour que la Wallonie résorbe son retard au niveau des différents indicateurs retenus. Pour l’accélérer, il faut en revenir comme toujours « au nerf de la guerre » : les capitaux. Il apparaît clairement que les quelques millions attribués à chaque plan n’étaient pas suffisants.


Référence bibliographique |
Demeyer, Jérémie. « Le Contrat d’avenir pour la Wallonie et ses successeurs ont-ils contribué à relancer l’économie wallonne ? ».. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Moens, Frédéric. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:20213 |