Bafoa Bintana, Grace
[UCL]
Gaspart, Frédéric
[UCL]
Adant, Ignace
[UCL]
L’agriculture se présente comme le secteur clé du développement des zones péri-urbaines de Kinshasa. Non seulement par sa capacité d’offrir une source d’emploi et de revenu pour la majorité des maraîchers mais aussi par le fait d’être un levier pour les autres secteurs. Pour accélérer l’essor agricole, l’adoption des semences modernes est une urgence. Quoique bénéfiques pour eux, certains maraîchers n’adoptent pas ces semences et continuent d’utiliser des semences dites « Tout-venant » qui sont de mauvaise qualité. C’est ce qui arrive aux semences modernes offertes par le CEPROSEM, l’unique centre de production des semences modernes locales de la RDC. Depuis sa création en 2005, il ne couvre qu’une petite partie du marché des semences alors que la majorité de ce marché est détenue par les semences « Tout-venant ». Même s’il existe plusieurs littératures sur l’adoption des nouvelles technologies, la prise en compte de l’environnement de chaque adoption est cruciale. C’est dans ce cadre que la présente étude vient éclairer les raisons d’adoption des semences modernes de CEPROSEM en zone péri-urbaine de Kinshasa. Ce travail a permis de déceler que la contrainte de liquidité n’était pas la raison de la non-adoption de ces semences mais bien le manque de compétence à en tirer un bénéfice. La méthode de Heckman, utilisée dans cette étude, va prendre en compte les caractéristiques inobservables des agriculteurs compétents pour expliquer les déterminants de leur comportement d'adoption. Sans cette prise en compte, on serait en présence d'un biais de sélection et les coefficients des déterminants observables seraient incorrectement estimés. Grâce à cette découverte, il en résulte des recommandations pour améliorer la politique de production et de commercialisation du CEPROSEM. En effet, pour augmenter sa production, il devra la décentraliser en mettant en place des agri-multiplicateurs de ses semences. Simultanément pour augmenter leur vente, il faudra engager et former les femmes itinérantes, responsables de la vente des semences « Tout-venant ». Ces femmes itinérantes, vu leurs réseaux immenses, pourront vendre ces semences tout en expliquant leur utilisation optimale. De cette manière, il diminuera la circulation des semences « Tout-venant », tout en ayant un impact social. Tous ces changements ne pourront se faire sans un monitoring efficace et récurrent des besoins des maraîchers et des tendances du marché des semences.


Référence bibliographique |
Bafoa Bintana, Grace. L'adoption de semences modernes CEPROSEM en zone péri-urbaine de Kinshasa. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Gaspart, Frédéric ; Adant, Ignace. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:19653 |