Accueillir dignement l'étranger : composition d'un lieu d'hospitalité pour les migrants à Bruxelles

La migration est une composante inévitable des civilisations humaines. La manière dont les sociétés occidentales réagissent actuellement aux mouvements de personnes génère une mise à l’écart sociale et spatiale de ceux et celles que l’on appelle les « migrants ». A Bruxelles, cette mise à l’écart se manifeste par la présence – et la ghettoïsation - des migrants dans le parc Maximilien et la Gare du Nord. Elle suscite un ensemble d’initiatives citoyennes et civiles qui ont pour but de trouver des solutions d’urgence à la situation, et qui sont regroupées sous le qualificatif d’hospitalité. Or, l’hospitalité, c’est-à-dire l’accueil inconditionnel de l’étranger dans l’intimité de la maison, le don d’un repas et d’une couche, fait partie des valeurs fondamentales des sociétés humaines, et se manifeste, à travers l’histoire et les lieux, de diverses manières et à différentes échelles. Récemment, cette valeur morale, sinon juridique, est invoquée pour exiger un changement de la part des politiques publiques de gestion de la migration et d’accueil des migrants. Dans cet élan humaniste invoquant l’hospitalité envers les migrants, quelle contribution l’architecture peut-elle apporter ? Comment penser un autre accueil des migrants avec les outils de l’architecte ? L’hospitalité, ensemble d’usages ritualisés, processus vers l’intimité, forme primaire de la socialisation, peut être associée à certains lieux, les lieux d’hospitalité, comme les monastères, les hospices, les béguinages, et aujourd’hui, les centres d’accueil des migrants. L’architecture de ces lieux peut fournir des enseignements sur les dispositifs spatiaux qui y sont mis en place dans le but d’accueillir. Les lieux d’hospitalité sont également mis en avant dans le contexte actuel des politiques urbaines pour construire une ville inclusive. Comment, dès lors, penser ces lieux dans la ville pour qu’ils jouent leur rôle, et envers les migrants, et envers les autres habitants ? La proposition architecturale de ce TFE se nourrit de ces réflexions afin de composer un lieu d’hospitalité envers les migrants dans la ville de Bruxelles.