Effacer le handicap par l'architecture, levier d'inclusion et d'indépendance

Est-il possible d’effacer le handicap par l’architecture ? En quoi le logement devient-il levier d’inclusion pour les personnes porteuses d’un handicap mental au sein de la société urbaine ? Voila les questions auxquelles la recherche suivante tente de répondre. Pour cela, il fallait axer la recherche sur les thèmes de l’inclusion et du handicap mental avec comme point d’entrée le logement. La recherche se base en premier lieu sur des définitions et précisions de notions et sur des analyses d’informations officielles sur les personnes à déficience mentale en Belgique et plus particulièrement sur le territoire de Bruxelles-Capitale (cas d’étude). La recherche se tourne ensuite vers les pistes d’actions mises en place à l’heure actuelle dans le système belge et dans le monde de la construction en faveur des personnes handicapées. Après analyse de l’ensemble de ces données et plus particulièrement des types de conceptions utilisés (la conception universelle, la conception spécialisée, la conception collaborative et la conception adaptable/adaptée), une hypothèse personnelle quant à la façon d’aider les personnes handicapées grâce à la construction s’est forgée : la conception inclusive. Celle-ci combine différentes idées des théories des conceptions préalablement étudiées auxquelles s’ajoutent d’autres critères favorisant l’inclusion tels que la considération des atmosphères, la mixité dans l’habitation, l’ajout d’une activité en lien avec le quartier, etc. L’étude s’est ensuite progressivement tournée vers une démarche inclusive plus globale, intégrant la conception inclusive comme une des étapes de la démarche. La démarche se caractérise par 7 étapes qui peuvent toutes contribuer à l’inclusion des personnes handicapées dans la société. 1. Le marché existant 2. La recherche et le choix de logements face au marché 3. L’acquisition de logement ou de terrain (projet) 4. La passation de bail ou d’acte de vente 5. La conception 6. La réalisation 7. L’habitation et la cohabitation (habitants mixtes). La prise en compte de la recherche du logement pour les personnes à handicap mental sur le marché bruxellois et parmi les hébergements conçus exclusivement pour eux est importante pour assurer l’égalité des chances et des droits dans l’acquisition d’un bien et la possibilité d’habiter un logement décent, adapté aux capacités particulières de ces personnes, premier pas vers une société inclusive. Cette démarche inclusive est ensuite illustrée et testée par l’intermédiaire de deux scénarios-types différents. Ces applications, tentent de répondre à la problématique centrale de ce travail : «En quoi le logement devient-il levier d’inclusion pour les personnes porteuses d’un handicap mental au sein de la société urbaine ?». Elles se matérialisent par deux projets implantés dans la commune d’Ixelles (Bruxelles). Leurs caractéristiques et implantations presque littéralement opposées stimulent la réflexion et permettent d’observer que des projets totalement différents peuvent l’un comme l’autre s’avérer être propices à l’inclusion, le facteur essentiel étant la prise en compte de cette notion dès le départ de la réflexion. La confrontation des deux possibilités de projet illustrant la démarche a permis d’élaborer une tentative de réponse à la question de départ. La démarche inclusive devient véritablement levier d’inclusion pour les personnes porteuses de handicap mental en milieu urbain quand on prend comme élément central le logement, en combinant différents éléments des théories architecturales pré-existantes en faveur des personnes handicapées, en y incorporant d’autres critères favorisant l’inclusion, et en intégrant le tout dans une démarche inclusive plus globale.