Nicaise, Maureen
[UCL]
Thys, Frédéric
[UCL]
Résumé : L’arrêt cardiaque hors de l’hôpital (OHCA) est d’environ 85 pour 100 000 personnes en Europe. En Belgique, les SMUR ont recensé 10880 arrêts cardiaques en 2016. L’initiation d’une RCP immédiate peut doubler voire quadrupler les chances de survies d’un OHCA. Chaque minute qui passe sans qu’une RCP ait été amorcée réduit la probabilité de survie entre 10 à 15%. Lorsqu’une RCP est amorcée, le déclin des chances de survie atteint seulement les 3 à 4% par minute. Les DEA augmentent les chances de survie post OHCA de plus de 50%. En Belgique, les DEA permettent de sauver entre 6 et 28 vies par an. Et l’équipement de DEA par habitant est de 0.9 pour 1000 habitants. Malgré que des lois existent et que beaucoup de projets de lois sont en train d’être analysés au gouvernement, trop de personnes en Belgique ne sont pas formées aux premiers secours. Hypothèses de bases et questions de recherche : Les policiers et personnel des commissariats de police reconnaissent les symptômes d’un arrêt cardiaque, mieux que le personnel communal. Le personnel communal n’est pas assez formé aux premiers soins. Le personnel de police est formé aux premiers soins, et leur formation date d’il y a moins de cinq ans. Le personnel communal n’a pas les connaissances suffisantes pour réagir en cas d’urgence. Peu de personnes se sentent capables d’intervenir lors d’une situation d’urgence. Notre population ne sait pas comment utiliser un DEA. Notre question de recherche : « Quelles sont les connaissances du personnel de police et du personnel de l’administration communale sur l’arrêt cardiaque et sur l’utilisation des Défibrillateurs Externes Automatisés ? » Méthodologie : Nous avons interrogé via un questionnaire en ligne le personnel de police ainsi que le personnel communal de la Belgique. Nous avons contacté des communes et des commissariats dans les 10 provinces, à l’exception faite de la communauté germanophone. Notre questionnaire était donc disponible dans les deux langues. Il est resté en ligne du cinq décembre 2018 au premier février 2019. Résultats : Nous avons eu 738 réponses complètes, dont 461 francophones, pour 277 néerlandophones. Les femmes sont plus représentées que les hommes (423, pour 315 hommes). Nous avons au total 51 villes (et zones de police). Le taux de formation du personnel de police est de 94.5%, bien que 60% de leur effectif ont une formation qui remonte à plus de 3 ans. Pour le personnel communal, le taux de formation est de 62.1%. Concernant la volonté d’utiliser un DEA, elle est significativement différente entre le métier exercé mais aussi en fonction d’avoir suivi une formation. Le taux de personnel de police étant prêt à utiliser un DEA est de 81.6%, pour 65.6% de personnel communal. 232 personnes n’ont jamais suivi de cours de secourisme, pour 506 qui en ont déjà suivie une. Discussion : Beaucoup de progrès concernant l’utilisation des DEA sont en train d’arriver, comme les drones, les applications smartphones où on peut situer le DEA le plus proche, mais qui indiquent également les bons gestes à poser. Nos recommandations sont : effectuer un recyclage de la formation tous les deux ans maximum, faire des formations courtes pour rassurer le personnel communal sur l’utilisation des DEA, ainsi que de mettre en place du "self-training vidéo". Conclusion : Il reste beaucoup de chemin à parcourir et d’efforts à faire concernant la visibilité des DEA, mais aussi de leur utilisation.


Référence bibliographique |
Nicaise, Maureen. Quelles sont les connaissances du personnel de police et du personnel communal sur l’arrêt cardiaque et sur l’utilisation des défibrillateurs externes automatisés ?. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Thys, Frédéric. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:18617 |