Impact d'un champignon mycorhizien à arbuscules dur la dynamique d'absorption du phosphore et la production de métabolites secondaires chez Anchusa officinalis (Boraginaceae)

Anchusa officinalis est une plante de la famille des Boraginacées originaire du sud-est de l’Europe. De nombreuses espèces de cette famille produisent des molécules d’intérêt pharmaceutique, dont A. officinalis dans les feuilles de laquelle on trouve des composés phénoliques possédant diverses propriétés bioactives (antioxydante, antimicrobienne, etc.). Par ailleurs, A. officinalis est connue pour former une symbiose mycorhizienne arbusculaire mais celle-ci n’a jamais été réalisée intentionnellement en conditions contrôlées. La symbiose mycorhizienne, notamment avec les champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA), est largement reconnue pour les nombreux avantages qu’elle peut apporter aux plantes. Les CMA permettent d’améliorer l’absorption des nutriments présents dans le sol, en particulier du phosphore qui est peu disponible, ce qui résulte souvent en un gain de croissance des plantes. De plus, les CMA peuvent influencer la composition phytochimique des plantes. De nombreuses études se sont penchées sur l’effet des CMA sur la production de composés d’intérêt thérapeutique par les plantes médicinales. L’objectif de ce mémoire est d’évaluer l’effet d’une symbiose mycorhizienne sur la dynamique d’absorption du phosphore et sur la production de métabolites secondaires par A. officinalis. Des plantules d’A. officnalis ont été cultivées avec le CMA Rhizophagus irregularis MUCL 41833 dans des systèmes in vitro et in vivo. La dynamique d’absorption du phosphore a été évaluée à l’aide d’un système semi-hydroponique. Les métabolites secondaires, quant à eux, ont été quantifiés dans une étude menée parallèlement à celle-ci. La mycorhization a pu être fructueusement établie tant en culture in vitro qu’en culture in vivo. Le dispositif du système semi-hydroponique n’a pas permis d’observer de différence de la dynamique d’absorption du phosphore entre les plantules pré-mycorhizées et non-mycorhizées ; des pistes sont proposées pour adapter le dispositif. Enfin, une influence positive de la mycorhization sur la production de certains métabolites secondaires a été révélée. Dès lors, l’association avec un CMA apparait comme une voie prometteuse à considérer dans la culture de A. officinalis à des fins thérapeutiques.