Leclère, Xavier
[UCL]
Ducuroir, François
[UCL]
Un nouveau concept s’est imposé comme élément incontournable dans le monde de la gestion financière ces dernières années, soit le concept de Smart Beta. Cependant, ce terme à connotation fortement marketing regroupe de nombreux concepts et pose de multiples questions. Afin de cerner la problématique, il est important de distinguer la gestion dite passive et de la gestion dite active. La gestion passive réplique fidèlement des indices tel que l’Euro Stoxx 50. Alors que la gestion active met en place un portefeuille sur bases des recherches spécifiques menées par un gestionnaire cherchant à maximiser les rendements de portefeuille. La particularité des fonds Smart bêta serait d’être capables de concilier des rendements supérieurs au marché de façon similaire aux fonds pratiquant une gestion active, mais pour des frais de gestion équivalant aux fonds indiciels classiques. Cela peut représenter un réel impacte aux vues des politiques tarifaires pratiquées : de 0.75% à 3% pour les fonds à gestion active contre 0.05% à 0.5% pour les fonds ETF passif. La promesse faite par les différents gestionnaires de fonds proposant ce type de produit dans leurs catalogues peut souvent paraitre attrayante pour les investisseurs. C’est pourquoi les ETF proposant des stratégies Smart Beta basées sur des techniques d’investissement factoriel se multiplient depuis quelques années sur les marchés. La crise 2008 ayant ébranlé la confiance des investisseurs vis-à-vis du marché, ce style d’investissement a vu ses parts de marché fortement grandir. Il convient néanmoins de rester prudent en parlant de « stratégie Smart Beta ». En effet, ce terme regroupe une grande diversité d’actifs financiers généralement sous forme « d’exchange traded funds » ou ETF. Ces diverses stratégies sont en réalité, fort différentiables l’une de l’autre et ne doivent pas être confondues. Les ETF Smart Beta sont composés de sous-ensembles d’actifs d’un indice de référence. La sélection de ce sous-ensemble est construite sur des règles strictes basées sur un raisonnement d’investissement factoriel pouvant fortement varier en fonction du facteur de risque sous-jacent. Ces différentes stratégies Smart Beta sont donc dépendantes du « Facteur de risque » à la base de la sélection des actifs composant l’ETF et leurs performances peuvent fortement varier selon les différentes situations de marché. La croissance de l’offre pour ce type de produits financiers amène la question de leurs réelles plus-values pour les investisseurs. La multitude de possibilités offertes par ce type de véhicule d’investissement peut aisément induire en erreur certains investisseurs sur la nature de leur composition. Citons comme exemple : la multiplication des nouveaux « facteurs de risque » supposés. Cette tendance est favorisée par l’évolution technologique en matière de science des données. Ce constat nous a amené à analyser les performances de différents fonds ETF pratiquant des méthodes d’investissement factoriel ou « Factor Investing ». Nous avons cherché à comparer les rendements de ces véhicules d’investissement avec les rendements de l’indice duquel est issu le sous-ensemble d’actif qui le compose. Nous avons effectué cette démarche notamment dans le but de pouvoir estimer la réelle plus-value de ces fonds pour les investisseurs comparativement à un tracker indiciel classique en gestion passive. En effet, le gestionnaire d’actif applique un tarif pour ces fonds ETF, contre la promesse d’un rendement spécifique. La question est donc d’analyser si ce rendement « intelligent » supérieur au Beta de marché existe bel et bien et dans quelles conditions. De plus, nous avons distingué les différents facteurs de risque à la base de ces ETF pour nuancer nos observations. Pour analyser cette problématique, nous avons suivi différentes étapes spécifiques. Premièrement, nous avons revu les origines des méthodes d’investissement factoriel par le biais de modèles financiers basés sur les facteurs de risque. Deuxièmement, nous avons défini les grands principes de l’investissement factoriel tel qu’expliqué dans la littérature économique. Nous aborderons notamment, la notion de facteur de risque. Cet élément occupe une place principale dans ce type d’investissement. Troisièmement, nous avons exploré différentes hypothèses et problématiques relatives à l’investissement factoriel, comme la robustesse des facteurs et l’impact de leur publication sur les rendements espérés. Finalement, une grande partie de ce travail consiste en l’analyse quantitative de produits financiers EYT Smart Beta en programmation en R. Nous avons sur base de données financières issues de terminaux Bloomberg comparé des ETF Smart Beta à leurs indices de références. Cette analyse quantitative a été réalisée sur plusieurs axes : les rendements de nos différents fonds, l’exposition au risque de ceux-ci pour analyser leurs rendements ajustés au risque et finalement leurs comportements vis-à-vis des différentes tendances de marchés. Notre analyse a été axée dans un premier temps sur les différents facteurs de risque et dans un deuxième temps nous avons effectué une analyse plus transversale de l’ensemble des fonds ETF


Référence bibliographique |
Leclère, Xavier. A critical review of Factor Investing strategies in asset management. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Ducuroir, François. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:16896 |