Holvoet, Jonathan
[UCL]
Moyson, Stéphane
[UCL]
de Visscher, Christian
[UCL]
La gouvernance locale en Région wallonne a connu une profonde mutation en 2013 avec l’entrée en vigueur de la réforme des grades légaux. Au sein de l’Administration communale se trouve un personnage central : le directeur général. Situé au carrefour entre l’autorité politique et les agents, il doit mettre en œuvre les exigences de la majorité tout en veillant au respect des règles administratives. Ce mémoire s’intéresse à l’autonomie de gestion du directeur général ; personnage à qui la réforme des grades légaux a accordé de nouvelles compétences et de nouveaux outils de gestion. Évoluant dans un univers bercé par des règlementations de plus en plus contraignantes, le directeur général semble avoir peu de marge de manœuvre. De plus, il doit composer avec les moyens humains et financiers mis à sa disposition par l’autorité politique avec qui il doit entretenir une bonne relation. Ce nouveau décret est censé lui conférer une plus grande liberté d’action. L’objectif de la réforme est de rééquilibrer le rapport de force entre l’autorité administrative et l’autorité politique. La promesse a-t-elle été tenue ? Il s’agit de la question centrale de cette recherche. Pour y répondre, six entretiens semi-directifs ont été conduits avec des directeurs généraux. Ceux-ci ont été interprétés avec la méthode de l’analyse catégorielle qui consiste en un repérage des marqueurs types préalablement établis dans le cadre théorique. Cette démarche qualitative a mis en évidence les relations entre les règles et le pouvoir discrétionnaire ; ainsi qu’entre les facteurs limitants et les mécanismes d’adaptation. Notre recherche révèle que les directeurs généraux bénéficiaient déjà d’une large autonomie de gestion avant la réforme des grades légaux. Cette liberté d’action a été légèrement accentuée par les nouvelles tâches et les nouveaux outils de gestion accordés au directeur général. Notre investigation indique qu’une bonne relation avec le pouvoir politique est un gage d’autonomie pour les directeurs généraux. Ces derniers sont, en revanche, limités dans leur action par les règles administratives. Ils s’octroient alors un pouvoir discrétionnaire dont le degré d’utilisation varie en fonction des tâches. L’autonomie de gestion des directeurs généraux est également limitée par des facteurs internes et externes à l’organisation. Ils font alors usage de mécanismes d’adaptation qui sont plutôt faibles sur les moyens financiers mais plutôt élevés en matière de gestion du personnel. Enfin, notre recherche montre les limites de l’autonomie de gestion des directeurs généraux sur les décisions importantes (engagement ou licenciement de personnel par exemple) dont le dernier mot revient, in fine, à l’autorité politique.


Référence bibliographique |
Holvoet, Jonathan. L'autonomie de gestion du directeur général suite à la réforme des grades légaux dans les communes wallonnes : Promesse tenue ?. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Moyson, Stéphane ; de Visscher, Christian. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:15231 |