Chauvaux, Madlyn
[UCL]
Schmitz, Olivier
[UCL]
Bien que théoriquement reconnu par une grande majorité, il est remarqué que le domaine de la vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes déficientes intellectuelle reste un sujet parfois difficile à aborder par les professionnels. Ces derniers se heurtent à de nombreuses difficultés et interrogations qui entravent leur prise en charge et leur accompagnement. En effet, malgré la bienveillance et le souci de protection des professionnels à l’égard de leurs résidents, les intervenants se voient parfois jusqu’à ignorer des besoins sexuels par peur d’intervenir, ne sachant que faire et comment le faire. Cette étude a donc pour but de mettre en exergue les craintes et les difficultés rencontrées par les professionnels dans cet accompagnement, mais a aussi l’objectif de mettre en avant les éléments le facilitant. Pour cela, nous nous sommes entretenus avec 20 professionnels de diverses professions travaillant dans 9 institutions différentes d’hébergement de Bruxelles-Capitale et accueillant des personnes déficientes intellectuelles légères à sévères. Nous avons donc utilisé les méthodes qualitatives et plus particulièrement l’analyse thématique pour répondre à notre question de recherche. A la suite de notre analyse, nous pouvons déduire que les professionnels ont leurs propres projections, fragilités et inquiétudes notamment concernant leur responsabilité parfois mise en jeu. Ils ont peur, peur d’être dépassés par du travail supplémentaire qu’ils ne se sentent pas toujours capables d’assumer, toutes des raisons pour lesquelles les professionnels se tournent vers des intervenants extérieurs. Soulignons également leur peur d'aller à la faute si la conduite sexuelle du résident pouvait entraîner des abus… et tout cela en raison majoritairement d’un manque de formation et d’une méconnaissance de la législation. Cela a pour résultat que les professionnels se sentent souvent seuls devant la décision de prendre ou non en compte les paramètres affectifs et sexuels des personnes. D’où l’importance d’une implication en équipe qui peut aider à surpasser l’angoisse. De plus, il pourrait y avoir davantage de formations plus adaptées et répondant mieux aux besoins et situations rencontrées par les professionnels ainsi que plus de journées d’échange de bonnes pratiques entre institutions. Il serait par ailleurs intéressant de promouvoir plus de campagnes de sensibilisation et d’information auprès des institutions.


Référence bibliographique |
Chauvaux, Madlyn. La vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes déficientes intellectuelles en hébergement : Etat des lieux des difficultés rencontrées par les professionnels dans l’accompagnement. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Schmitz, Olivier. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:15024 |