Charlier, Sophie
[UCL]
Bielders, Charles
[UCL]
La ceinture limoneuse belge est fréquemment touchée par des inondations et des coulées boueuses. Plusieurs solutions existent parmi lesquelles on peut citer l’implantation de barrières végétales telles que les haies en bordure de champs. L’objectif de ce travail est de mieux comprendre comment les haies impactent les propriétés hydriques et chimiques du sol, améliorent l’infiltration et favorisent la sédimentation des particules érodées. Ce travail s’intéresse plus précisément à une haie implantée il y a une cinquantaine d’années sur un sol limoneux dans le Brabant Wallon. Elle est située en bas d’une pente de 6-8 % de 135 m de long, parallèle aux courbes de niveaux. En amont de la haie se trouve une culture puis une bande enherbée sur les 30 derniers mètres. La partie nord de la bande enherbée a été implantée il y a une vingtaine d’années tandis que la partie sud date de 2017. Les résultats indiquent un horizon Ap profond de 0,5 m au milieu de la bande enherbée et de 1 m sous la haie ainsi qu’une perte relative de 4 % d’argile sous la haie. L’accumulation de colluvions en bas de pente avait certainement déjà lieu avant l’implantation de la haie, surtout que la pente s’adoucit sur les derniers mètres en amont de cette dernière. Néanmoins, la haie a certainement participé à la sédimentation. Un simulateur de sédimentation a permis d’estimer que la résistance de la haie au ruissellement augmente le temps de résidence de l’eau en amont de la haie de 0,6 s, ce qui engendre un taux de sédimentation de 14 % pour un débit de 2,64 l s-1 ml-1. A l’approche de la haie, les résultats indiquent un enrichissement du sol par rapport au milieu de la bande enherbée sur la première couche de sol : la teneur en Corg est 2 fois plus élevée (de 11,33 à 21,95 g par kg), la teneur en Ntot est 1,75 fois plus élevée (de 0,11 à 0,19 %), la teneur en K est 2 fois plus élevée dans la haie (de 17,00 à 35,67 mg par 100g) et la teneur en P est 2 fois plus élevée (de 3,2 à 7,4 mg par 100g) mais les teneurs en Ca, Mg, C/N et le pH ne varient pas. Ces résultats sont surement dus à l’apport de MO par la végétation de la haie. La haie influence aussi les paramètres physiques du sol. A l’approche de la haie, la porosité augmente de 43,3 à 55,7 %, principalement à cause de l’augmentation de MO, des racines de la végétation et de la faune plus présente. Par conséquent, le Ks augmente aussi sous la haie mais présente une grande variabilité à cause de l’impact des galeries d’animaux sur les mesures. La haie modifie aussi la courbe de rétention en eau : la teneur en eau à saturation augmente (de 41 à 53 %) et la teneur en eau au point de flétrissement diminue (de 14,8 à 12,6 %). Le centre de la courbe de rétention (teneur en eau à la capacité au champ) n’est pas impacté par la haie, tout comme la réserve en eau utile. L’effet de la haie s’observe encore à 2 m en amont de cette dernière. Pour finir, une analyse de densité racinaire a permis d’identifier que la bande enherbée participe aussi à la diminution de l’érosion au sein de la parcelle. Ce travail a permis de déterminer que la haie a bien un impact positif sur les propriétés pédologiques et hydrologiques du sol. Dans le futur, il serait intéressant d’étudier ces paramètres en fonction de l’âge de la haie, de la saison, des espèces végétales et à différentes profondeurs.


Référence bibliographique |
Charlier, Sophie. Impacts hydrologiques et pédologiques d’une haie en ceinture limoneuse belge. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Bielders, Charles. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:14615 |