Légitimation de l’action publique et projets d’aménagement urbains Etude de la recomposition des registres de légitimation mobilisés autour du projet de centre commercial Docks Bruxsel

Partant d’un questionnement sur la récurrence des oppositions aux projets d’aménagement urbains, et formalisées la plupart du temps dans des recours introduits devant les juridictions administratives, ce mémoire interroge les conditions contemporaines de légitimation de l’action publique urbaine. La légitimité est en effet présentée dans la littérature comme l’une des variables conditionnant l’effectivité et la donc la portée opératoire d’une politique publique. Néanmoins, dans un contexte influencé par de multiples tendances telles que le New Public Management ou la Gouvernance Démocratique, les registres « traditionnels » de légitimation que sont le droit, l’élection ou le respect des procédures légales ne semblent plus en mesure de légitimer par eux même l’action des pouvoirs publics. En mobilisant un cadre théorique établi autour des dimensions Inputs, Throughput et Outputs de la légitimité (Scharpf, 1999 ; Schmidt,2012), cette recherche identifie et compare les forces respectives des registres de légitimation désormais privilégiés par trois catégories d’acteurs clés que sont les associations, les gouvernants, et les gouvernés, autour du projet de centre commercial Docks Bruxsel. Les résultats de l’analyse montrent un certain nombre de convergences entre les registres de légitimation privilégiés par le gouvernés et invoqués par les gouvernants. En outre, ils révèlent de manière patente de profondes divergences entre les registres de légitimation invoqués par les gouvernants et les registres privilégiés par les associations, dont l’ampleur semble de nature à délégitimer l’action des pouvoirs publics auprès de ces dernières.