L’amélioration des conditions d’emploi des enseignants novices : un enjeu du Pacte pour un Enseignement d’excellence

En 2013, une étude du Girsef publie des résultats mettant en exergue le taux de sortie des jeunes enseignants et intérimaires, ce taux étant de 35,6% endéans les cinq ans et de 19% dès la première année (Delvaux et al., 2013). Toujours selon cette étude, trois facteurs principaux semblent guider les sorties des novices de la profession : les conditions d’emploi, l’absence de diplôme pédagogique et enfin, les conditions de travail. Face à cette problématique, les pouvoirs publics de la Fédération Wallonie-Bruxelles essayent de réagir. En effet, le monde de l’enseignement est en train de connaître une des réformes les plus importantes depuis des dizaines d’années grâce au Pacte pour un Enseignement d’excellence. Ce travail s’intéresse au processus de négociation du GT III.2 autour des nouvelles pistes de solutions qui visent à améliorer les conditions d’emploi des jeunes enseignants. Nous commençons dès lors par rappeler tout le contexte du Pacte et des spécificités du champ scolaire en Belgique francophone. Nous développons ensuite la problématique à partir des mesures qui ont été envisagées pour comprendre le processus de négociation. Cette politique publique qui se veut dans l’air de la gouvernance, ouverte à de nombreux acteurs de l’enseignement, a également revêtu un important volet participatif. L’analyse nous montre que ce processus s’est retrouvé dans les mains des acteurs traditionnels (syndicats et pouvoirs organisateurs) sous la forme d’une négociation bilatérale sans de réelles perspectives d’ouverture. Notre modèle de démocratie consociative a pleinement fonctionné, ce qui a débouché à peu de prise de risque pour régler la problématique du taux de sortie des jeunes enseignants novices et temporaires. Le reste du processus ne relève que de la légitimation et de la communication.