L'égyptomanie dans la Rome antique : l'insertion des obélisques dans le paysage urbain : le cas de l'"Horologium Augusti"

Le mémoire a pour sujet principal les obélisques de Rome. Il s’agit également de replacer ces monuments dans le contexte de l’égyptomanie qui a touché aussi bien Rome qu’Alexandrie. En effet, les obélisques ne constituaient absolument pas les seuls monuments égyptiens qui intégrèrent le paysage urbain de la cité impériale : ces autres antiquités portent le nom d’aegyptiaca. Il s’agit d’un terme qui désigne aussi bien les objets authentiquement égyptiens que ceux d’inspiration égyptienne. Nous aurons l’occasion de constater que l’insertion d’antiquités pharaoniques, aussi bien à Alexandrie qu’à Rome, constitue une problématique se révélant assez complexe à comprendre et à interpréter. L’empereur Auguste fut le premier à avoir fait transporter et aménager ces imposants monolithes à Rome. Mais il s’agit plus particulièrement, dans le cadre de notre étude, de se concentrer sur l’obélisque qui est également connu sous le nom d’ « Horologium Augusti » ou « Solarium Augusti ». En effet, il a été supposé, depuis le 17e siècle, que cet obélisque servait à l’origine de gnomon d’un immense cadran solaire dans le nord du Champ de Mars. Cette théorie a été davantage renforcée par les travaux d’E. Buchner, qui a également avancé l’hypothèse qu’à l’occasion de l’anniversaire d’Auguste, l’ombre de l’obélisque se dirigerait vers l’Ara Pacis. Cependant, cette suggestion a fait couler beaucoup d’encre parmi les chercheurs (encore jusqu’à nos jours), comme le témoigne le nombre de références bibliographiques sur le sujet. Notre objectif sera de proposer une synthèse critique sur l’ « Horologium Augusti », tout en proposant notre point de vue. Il s’agira ainsi de remettre en question une théorie à présent très répandue et encore acceptée.