Cosseddu, Celia
[UCL]
Vanneste, Damien
[UCL]
Le street art est une forme artistique dont l’évolution suscite l’intérêt de plus en plus de chercheurs au fils des ans. A l’instar des grandes vedettes qui ont commencé en performant « dans leur garage », le street art, d’origine précaire, est apparu dans la rue, à New York, dans les années ‘70. C’est dans un contexte particulièrement dangereux et inégalitaire qu’un mouvement de non-violence émerge, le hip-hop. Au sein de cette contre-culture a surgi l’idée de dessiner, d’écrire sur les murs en signe de contestation silencieuse. Par la suite, bien loin du tag primaire, le street art a évolué vers un véritable mode d'expression artistique, utilisant de nombreuses techniques dans le but de réaliser des fresques devenant parfois célèbres. Dans le cadre de ce mémoire, cette évolution de la pratique sera abordée, puisque le street art, d’origine contestataire, s’est finalement retrouvé intégré dans les réseaux professionnels traditionnels, qui le rejetaient et inversement jusque là. Sans vouloir entrer dans un énième débat sur la problématique de récupération du street art par ces institutions traditionnelles, ce mémoire abordera des questions plus spécifiques sur un cas pratique carolo, le festival Asphalte. La ville de Charleroi connaît, depuis de nombreuses années, les tags et graffitis sur les rues de son centre et de sa périphérie immédiate. Cette ancienne ville industrielle offre aux street artistes un paysage plutôt étonnant et susceptible d’accroître leur inspiration. En effet, entre perles architecturales d’Art Nouveau, friches délabrées, bâtiments industriels à l’abandon et préjugés de laideur et de criminalité, le centre-ville de Charleroi avait besoin d’être repris en main. C’est ainsi que le festival Asphalte, ayant connu un véritable succès dès sa toute première édition, en 2012, s’est présenté comme l’une des réponses au manque d’attractivité artistique du Pays Noir. Dans le cadre de ce mémoire, une attention toute particulière sera portée à sa deuxième édition, Asphalte#1, en 2014. Les fresques des artistes internationaux et locaux y ayant œuvré à l’époque sont encore d'ailleurs présentes dans le centre-ville de Charleroi. Il est évident que l’élaboration d’un festival d’une si grande ampleur a amené de nombreuses personnes et institutions de Charleroi à coopérer, et surtout à s’entendre, malgré des intérêts divergents, voire parfois totalement opposés. L'approche choisie pour ce mémoire abordera donc la thématique de l’art urbain et celle de l’élaboration du festival Asphalte, sous sa dimension collective et fédératrice. Sur base de notions pertinentes issues de l’ouvrage « Les mondes de l’art » d’Howard Becker, la collaboration de ces professionnels carolos sera analysée.


Référence bibliographique |
Cosseddu, Celia. Le street art comme outil fédérateur des opérateurs d’une ville et de sa redynamisation : Le cas du festival Asphalte à Charleroi. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2017. Prom. : Vanneste, Damien. |
Permalien |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:11184 |