Bauer, Quentin
[UCL]
Demoulin, Stéphanie
[UCL]
Revue de la littérature : Les études empiriques en psychologie sociale montrent une discrimination/stigmatisation de la majorité sur les groupes minoritaires. La majorité peut déshumaniser une minorité soit de manière "animale" (sans culture), soit de manière "objet" (sans appréciation). Appartenir à un groupe minoritaire et discriminé est un facteur de risque pour l’estime de soi. La théorie évoque l'identification (cognitive ou affective) à un groupe d'appartenance et les stratégies de "coping" (mise en œuvre du support social de manière émotionnelle ou instrumentale) comme facteurs de protections. Hypothèses : 1. Une plus grande identification au groupe d’appartenance est associée à une plus grande estime de soi 2. Une plus grande mise en œuvre de son support social est associée à une plus grande estime de soi 3. Une plus grande estime de soi est associée à un plus grand nombre d’activités sociales 4. Une plus grande identification au groupe d’appartenance est associée à un sentiment de déshumanisation plus bas 5. Une plus grande mise en œuvre de son support social est associée à un sentiment de déshumanisation plus bas 6. Un sentiment de déshumanisation plus bas est associé à un plus grand nombre d’activités sociales Méthodologie : Questionnaires, Identification au groupe (Leach, Van Zomeren, Zekel et Vliek, 2008). Stratégies de « coping » (Carver, 1989 ; traduit par le Dr Lise Fillion de l'université Laval au Québec). Estime de soi (Rosenberg, 1965). Activités sociales (Kemp et Ettelson, 2001). Concernant les variables de déshumanisation, il s’agit d’une tâche de priming. Résultats : Une plus grande identification de type cognitive au groupe de personnes handicapées physiques prédit une estime de soi plus basse. Une plus grande identification de type affective au groupe de personnes handicapées physiques prédit une plus grande utilisation de la stratégie de « coping », mise en œuvre de son support social de manière émotionnelle. Les personnes handicapées physiques de naissance ont en moyenne une meilleure estime de soi que les personnes qui ont rencontré leur handicap plus tard dans leur vie. Les personnes qui ont rencontré leur handicap au courant de leur vie s’identifient de manière affective au groupe de personnes handicapées physiques plus que les personnes handicapées physiques de naissance. Une femme handicapée physique s’identifiera de manière affective à son groupe de référence, en moyenne, plus qu’un homme handicapé physique. Discussion : Aucun résultat n’est venu confirmer les hypothèses. Aucune médiation n’a été trouvée lors du test du modèle théorique. Cependant, la littérature montre souvent un effet positif de l’identification affective sur l’estime de soi. Cette recherche, quant à elle, a permis de mettre en lumière une relation négative de la forme cognitive de l’identification au groupe d’appartenance sur l’estime de soi dans un échantillon de personnes handicapées physiques.


Bibliographic reference |
Bauer, Quentin. La discrimination des personnes handicapées physiques : estime de soi et sentiment de déshumanisation, identification et support social. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2014. Prom. : Demoulin, Stéphanie. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:82 |