Impact du syndrome dysexécutif sur le déclin fonctionnel chez la personne âgée

Il a été mis en exergue dans la littérature que les fonctions exécutives se détériorent lors de l’avancée en âge (Krolak-Salmon & Thomas-Antérion, 2010). Elles sont en effet sensibles aux effets du vieillissement et leurs perturbations peuvent représenter un facteur de fragilité et engendrer des conséquences sur le comportement des personnes âgées dans la vie de tous les jours (Bherer et al., 2004). L’objectif principal de notre étude porte sur cette thématique et s’attèle à mesurer l’impact des troubles exécutifs sur le déclin fonctionnel chez la personne âgée et à en apprécier l’importance. Le concept de fragilité, de déclin fonctionnel et de fonctions exécutives peuvent être perçus comme des éléments qui s’influencent mutuellement, interaction autour de laquelle les auteurs s’accordent dans la littérature. Nous tenterons de démontrer que les fonctions exécutives représentent un facteur de fragilité chez les personnes âgées et d’observer si certaines de ces fonctions sont plus particulièrement sensibles à ce déclin. L’échantillon sur lequel se base notre étude comprend 41 patients rencontrés au sein du service gériatrique de la clinique Universitaire de Mont-Godinne. Les fonctions exécutives – planification – inhibition - mise à jour - flexibilité spontanée et réactive - ont été évaluées. Les mesures de mobilité, d’autonomie ainsi que les données médicales des patients ont également été prises en compte afin d’appréhender la personne âgée de manière holistique. Les résultats de notre recherche ont montré une relation entre les troubles des fonctions exécutives et le déclin fonctionnel. Précisément, certaines fonctions exécutives tendent à fragiliser la personne âgée, non seulement dans les activités quotidiennes mais également au niveau de sa mobilité. En d’autres mots, le syndrome dysexécutif fragiliserait les patients âgés, ce qui précipiterait alors leur déclin fonctionnel. Egalement, suite aux nombreuses corrélations observées, nous pouvons souligner l’importance de la prise en considération de la mobilité dans l’évaluation neuropsychologique, critère représentant un apport significatif dans le diagnostic du syndrome dysexécutif.