Représentations du vécu scolaire des élèves scolarisés dans les Centre d’Éducation et de Formation en Alternance

Depuis leur création en 1984, les CEHR (Centres d’Enseignement à Horaire Réduit) puis les CEFA (Centres d’Éducation et de Formation en Alternance) permettent aux élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles de trouver un lieu alliant formation et enseignement général. La loi du 29 juin 1983 déterminant la durée de l’obligation scolaire oblige les élèves de moins de 15 ans à s’instruire dans des écoles à temps plein, prestant deux ans en secondaire avant de pouvoir s’inscrire dans un établissement de formation en alternance (Draelants, Dupriez & Maroy, 2011). Ceux qui le désirent peuvent alors suivre une formation en alternance, offre qui a connu une institutionnalisation croissante pendant les années 1990 (Draelants, Dupriez & Maroy, 2011) malgré une image peu glorieuse de filière de relégation (Atasoy & Manço, 2015). Cette étude qualitative qui se veut compréhensive souhaite mettre en lumière les parcours des élèves et leurs représentations à propos de leur scolarité. La recherche adopte un regard principalement sociologique. À l’aide de 19 entretiens semi-directifs avec des élèves majeurs inscrits depuis au moins une année dans deux CEFA de la FW-B, cette recherche exploratoire permet de dégager cinq thèmes principaux : le parcours scolaire (1), la filière professionnelle (2), les difficultés dans le parcours scolaire (3), la perception du CEFA (4) et la situation familiale (5). À travers les entretiens, les élèves expriment leur impression d’avoir été mal pris en charge dans l’enseignement ordinaire et soulignent leurs difficultés à suivre les cours dans ce système. D’après leurs représentations, la relation élève-enseignant semble tenir une place importante. De plus, ces élèves disent accorder plus de valeurs aux apprentissages enseignés dans le cadre du CEFA que dans l’enseignement ordinaire. Ils expliquent également avoir rarement choisi l’option dans laquelle ils se sont inscrits dans une option technique ou professionnelle avant leur arrivée au CEFA. Avec l’apparition du tronc commun pour les troisièmes secondaires, la disparition du degré différencié et l’inclusion des élèves du spécialisé dans les classes ordinaires, il est possible que le système du CEFA évolue. Dès lors, une piste de recherche future serait d’étudier comment seront prises en charge les difficultés des élèves lorsque ces enseignements différenciés s’inscriront dans l’ordinaire et si de la remédiation sera vraiment possible et organisée pour eux.