Et moi, d’où je viens ? Naître enfant de donneur, quels impacts sur le développement personnel ? Recherche exploratoire par étude de cas

La quête des origines chez les personnes conçues par sperme de donneur anonyme est un sujet qui émerge petit à petit dans la littérature scientifique mais n’est pas encore unanimement perçue comme légitime par la société belge de 2016. L’enfant de donneur peut cependant éprouver certaines difficultés, d’ordre majoritairement identitaires, du fait de ne pas avoir accès à ses origines génétiques. Même si de plus en plus de mécontents font entendre leur voix, le législateur ne semble pas prêt à lever l’anonymat du donneur ou à faciliter l’accès aux origines génétiques des personnes issues de ces dons. Les difficultés rencontrées par les enfants de donneurs vis-à-vis de ce manque d’informations, qu’elles soient médicales, identitaires ou relationnelles, sont facilement perceptibles. Notre recherche qualitative à visée exploratoire s’organise comme suit : après une revue de la littérature visant à clarifier les différents concepts sous-tendant la problématique de la conception par tiers donneur, nous explicitons notre méthodologie puis analysons les données récoltées lors des entretiens réalisés préalablement avec quatre participantes. Il ressort de notre analyse que les relations au père, le rapport au donneur, à sa santé et à son anonymat, les questions du lien génétique et de la ressemblance physique sont au cœur des préoccupations des enfants de donneur quand on les interroge sur le sujet et constituent les éléments les plus investis par ces personnes dans le développement de leur identité en lien avec la quête de leurs origines biologiques. Nos résultats, s’ils ne sont pas généralisables à l’ensemble de la population des enfants de donneur en Belgique, nous amènent à la conclusion qu’il s’agit d’un sujet délicat qui mériterait d’être enseigné aux cliniciens afin que ceux-ci puissent offrir une prise en charge adaptée aux personnes concernées s’adressant à eux.