Maisons médicales au forfait : comment les patients perçoivent-ils ce mode de financement ? Analyse qualitative par groupes focalisés de patients au sein de Maisons Médicales de la Fédération des Maisons médicales

Introduction. Bien que des études aient permis de répondre aux critiques quant à la viabilité financière et la qualité des soins prodigués au forfait, des débats persistent à propos de la gratuité et la surconsommation de soins, l’effet sur le comportement des soignants et la liberté du patient de choisir son soignant. En outre, si on s’efforce de favoriser l’autonomisation du patient, l’avis de celui-ci sur le fonctionnement du système de santé n’est presque jamais sondé. Cette étude a donc tâché d’analyser la perception des patients du forfait. Méthode. Une étude qualitative a été réalisée via des groupes focalisés de patients au sein de Maisons Médicales wallonnes et bruxelloises de la Fédération des Maisons Médicales. Résultats. Les patients sont satisfaits de la prise en charge au forfait, cela avait déjà été démontré, mais ne différencient pas toujours les effets du forfait de ceux d’autres influences comme celle des pratiques de groupe et nous les avons donc distingués par la suite. Plusieurs craintes sont énoncées par les patients face aux soins de santé : l’inégalité d’accès, une certaine rentabilisation du soin se développant parfois à l’acte et la difficulté de trouver un bon médecin, pour le long terme, assurant la continuité des soins. Le forfait semble répondre à une partie de leurs craintes car les patients expriment les impressions suivantes : une meilleure écoute, grâce au temps oc- troyé en consultation, de la confiance en la maison médicale, de la bienveillance de la part des soignants et un lieu rassurant. Certaines réserves ressortent cependant, principalement par rap- port à la limitation aux soignants de la maison médicale. Ils espèrent, enfin, voir le nombre de maisons médicales et de disciplines qui y sont intégrées augmenter à l’avenir. Conclusion. La satisfaction des patients est en partie liée au financement forfaitaire, mais égale- ment à des facteurs communs aux pratiques de groupe et à l’éthique de travail des soignants. En effet, le temps plus long octroyé en consultation et la confiance accordée à son médecin seraient peu liés au financement forfaitaire. Toutefois, l’accès aux soins et la gratuité, rendant le système plus équitable et la relation de soin plus saine, seraient plus directement favorisés par le forfait, tout comme la prévention et le travail en équipe. De nouvelles études de ce type devraient s’axer sur les différentes disciplines et les autres types de structures forfaitaires afin de vérifier si ces résultats sont généralisables et de mieux comprendre ce qui fait la réussite du système actuel.