Van den Broeck, Flore
[UCL]
Theunissen, Sébastien
[UCL]
L'objectif de ce mémoire était de clarifier la définition du burnout via une revue de la littérature dans PubMed et d'objectiver le phénomène de burnout dans la population des travailleurs vus par les médecins du travail en consultation. Par la revue de la littérature, nous avons pu définir le burnout, ses trois composantes à savoir l'épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la perte d'accomplissement personnel. Le burnout est un syndrome multifactoriel qui semble plus lié aux facteurs situationnels (liés au travail qu'aux facteurs individuels (âge, sexe, niveau de formation,...). Le diagnostic du burnout peut se faire à l’aide du Maslach Burnout Inventory ou avec d'autres types de questionnaires, comme l'outil de détection précoce du burnout du SPF, Emploi, Travail et Concertation sociale. Malgré cette possibilité de s'aider du MBI afin d'effectuer le diagnostic de burnout, celui-ci n'est toujours pas reconnu internationalement, il n'est pas entré dans l'ICD-10 ou dans le DSM-5 et son diagnostic reste difficile. Le burnout est un syndrome dont les symptômes sont aspécifiques et qui s'installe sans que le travailleur ne s'en rende compte. Rappelons l'importance d'effectuer un diagnostic différentiel de qualité afin de ne pas surévaluer les causes liées au travail. Il s'accompagne également d'une comorbidité importante : de problèmes cardio-vasculaires, musculo-squelettiques d'addiction à l'alcool... Le burnout est devenu un problème de société, vu l'importance du nombre de travailleurs atteints de ce syndrome, 19.000 en Belgique selon le SPF en 2010, et dont le coût a été estimé à plus de 20 billions en 2002 en Europe. Ce coût est entre autre lié à l'absentéisme de longue durée qui est passé de 1,56% en 2008 à 2,3% en 2013. N'oublions pas que les coûts liés à cet absentéisme sont pris en charge par toute la société. La prévention doit se faire à trois niveaux. En éliminant les causes de burnout sur le lieu de travail, nous effectuons de la prévention primaire, une fois le burnout installé, il faut agir sur l'individu par la prévention secondaire. Combiner les approches centrées sur l'organisation du travail et sur l’individu facilitera le maintien et le retour au travail. Une fois, le burnout installé, il faudra agir sur l’individu d’une façon thérapeutique, il s’agit de prévention tertiaire. L’analyse statistique des 62 travailleurs vus en médecine du travail a démontré l’importance du phénomène dans les consultations des médecins de travail. Il s’agit donc bien d’un domaine de compétence que chaque médecin doit acquérir. Le médecin du travail devra dépister précocement les burnouts chez les travailleurs vus lors des consultations. Il devra également proposer à l’employeur d’effectuer des analyses de risque psycho-sociales dans les services les plus à risque en priorité. Des mesures de prévention seront également proposées. Celui-ci devra également jouer le rôle de coordinateur entre le travailleur en congé maladie, le médecin conseil, le médecin généraliste et l’employeur pour encourager une reprise la plus précoce possible et la plus efficace possible.


Bibliographic reference |
Van den Broeck, Flore. Burnout : domaine de compétence du médecin du travail ? Analyse statistique de 62 travailleurs en consultation de médecine du travail. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2015. Prom. : Theunissen, Sébastien. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:39186 |