Étude de la dynamique des processus hydrologiques de la zone humide Palo Verde, au Costa Rica : caractérisation du bilan hydrologique de la lagune Palo Verde et estimation de la dynamique d’infiltration pour un Vertisol

Le Parc National Palo Verde (PNPV) situé dans le bassin versant Tempisque-Bebedero, au Nord-Ouest du Costa Rica, est considéré comme étant un écosystème important au niveau mondial. La zone humide Palo Verde qu'il comprend a été reconnue en 1991 comme une zone humide d'importance internationale par la convention Ramsar. Dans les années 1970, des modifications de nature anthropique dans le régime hydrologique du bassin versant ont causé d'importantes perturbations écologiques au sein de la zone humide Palo Verde. En particulier, certaines plantes indigènes de PNPV, telles que Typha domingensis, ont envahi les espaces ouverts de la zone humide, réduisant les surfaces d'eau libre durant la saison humide. Ceci a eu un effet néfaste considérable sur un grand nombre d’espèces d'oiseaux migrateurs, pour lesquels le PNPV constitue un site de nidification et d'hibernation. Les causes et les conséquences exactes de ces perturbations sont probablement multiples et restent encore mal comprises aujourd'hui. Dans le but de comprendre l'évolution de l'hydrologie à Palo Verde au cours du temps, les processus hydrologiques déterminant la balance hydrique de Palo Verde sont identifiés. Une analyse exploratoire des données hydrologiques collectées aux stations de surveillance de PNPV est réalisée. D’autre part, l’importance relative de ces processus dans le contrôle de l'hydropériode de Palo Verde est discutée. Le bilan hydrologique de la lagune Palo Verde est ensuite calculé à partir des flux d’eau caractérisés. L'infiltration du sol a ainsi été estimée entre 2013 et 2016. Cette étude a montré que la dynamique des débordements du fleuve Tempisque sous l'effet des marées de vives-eaux a un effet considérable sur la balance hydrique de la lagune Palo Verde en saison humide pour certaines années. Le flux d'eau latéral de surface, issu du ruissellement des pluies depuis la forêt tropicale sèche en saison humide, semble être une contribution mineure au processus d’inondation de la lagune. Par ailleurs, la balance hydrique s’avère être négative de la fin de la saison humide à la fin de la saison sèche, entre 2013 et 2016. L'évapotranspiration du couvert végétal est une perte en eau importante, mais elle n'explique pas à elle seule la diminution des niveaux d’eau en surface de la lagune en saison sèche. Cela a mis en évidence la dynamique d’infiltration de la lagune Palo Verde. Ce processus apparaît plus important entre octobre et mars que le reste de l’année.