Payet, Elodie
[UCL]
Delzenne, Nathalie M.
[UCL]
L’anxiété et la dépression constituent un problème de santé publique majeur. Ces pathologies peuvent s’accompagner de dysfonctionnements du cortex préfrontal (planification, prises de décision) et du système limbique composé de l’hippocampe (rôle dans le comportement et la gestion des émotions). Un stress chronique touchant ce système limbique engendre, sur le long terme un déréglément de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), conduisant à une augmentation du cortisol plasmatique. Une augmentation de la perméabilité intestinale, notamment associée à des perturbations du microbiote, a également été suggérée comme mécanisme périphérique participant à l’inflammation dans ce contexte. En-deçà des approches pharmacologiques classiques, des études principalement expérimentales suggèrent que plusieurs dérivés de plantes, et certains métabolites du microbiote, sont susceptibles de pouvoir améliorer le stress et l’anxiété ; leur mécanisme d’action demeurant peu décrit. Au cours de ce mémoire, nous avons, dans un premier temps, cherché à diminuer les symptômes dépressifs et anxieux en utilisant divers extraits végétaux tels que le ginseng, la mélisse, le safran et le sophora japonica chez les souris BALB/c. Dans un second temps, nous avons développé et évalué un modèle de stress induit par un test nommé le Water Avoidance Stress (WAS) afin de visualiser les effets délétères que ce test pourrait entrainer chez les souris C57BL/6J. L’acide rosmarinique – principe actif de la mélisse, et l’acide butyrique, un acide à chaîne courte produit par des bactéries intestinales, ont été testés dans ce modèle. Des tests comportementaux tels que le Light and Dark Box Test (LDBT) et Forced Swim Test (FST) ont été effectués pour évaluer le comportement anxieux ou dépressif. Les extraits de mélisse, de ginseng, de safran et de sophora japonica n’ont eu d’effet ni sur le comportement signant l’état dépressif et anxieux des souris BALB/c, ni sur la plupart des cibles moléculaires étudiées (inflammation périphérique, barrière intestinale, axe corticotrope…). Cependant, nous avons observé une augmentation de l’inflammation dans l’hippocampe, ainsi qu’une diminution de l’expression du BDNF et des récepteurs aux minéralocorticoïdes (MR) lors du traitement au safran et au sophora japonica, l’expression du MR dans l’hippocampe étant fortement corrélée à l’expression des cytokines pro-inflammatoires hippocampiques. Chez des souris C57BL/6J soumises au WAS, nous avons observé que le butyrate contre l’augmentation de la prise alimentaire associée au stress notamment en changeant le taux de leptine circulante. Une corrélation a été établie entre l’inflammation hippocampique et l’évaluation du comportement dépressif et anxieux, et un marqueur de la perméabilité de la muqueuse colique chez les souris exposées au WAS. En conclusion, il semble que l’inflammation hippocampique soit un facteur important à considérer dans les modèles de dépression et d’anxiété étudiés. Des études supplémentaires sont à considérer pour renforcer l’intérêt du butyrate dans la gestion de la prise alimentaire associée au stress.


Bibliographic reference |
Payet, Elodie. Développement d’ingrédients nutritionnels dans le cadre de la dépression et de l’anxiété. Faculté de pharmacie et sciences biomédicales, Université catholique de Louvain, 2023. Prom. : Delzenne, Nathalie M.. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38901 |