L’évolution des centres publics d’action sociale : Où en sommes-nous après la COVID-19 ?: Le recours à l’aide sociale est-il toujours résiduaire ?

Matthieu 13 :12 « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a » Bien loin de l’idée actuelle du système d’aide sociale belge, ce verset nous ramène quelques années en arrière, dans un système libéral dans lequel l’État n’assure que les fonctions dites « régaliennes ». Si l’avènement de l’article 23 de la Constitution a fait couler beaucoup d’encre en ce qui concerne le débat social autour de la pauvreté et l'aide sociale, certaines de ses interrogations ont été mises en avant par la crise de la covid-19 et demeurent aujourd’hui entières. Comme énoncé par la Secrétaire générale de la Fédération des Services Sociaux Céline Nieuwenhuys : « La classe politique n'a pas encore pris la mesure de l'urgence de la crise sociale. » La question de recherche fondatrice de notre mémoire est la suivante : « L’évolution des centres publics d’action sociale : Où en sommes-nous après la COVID-19 ? Le recours à l’aide sociale est-il toujours résiduaire ? » On constate que, à l’heure actuelle, le caractère subsidiaire/résiduaire de l’aide des centres publics d’action sociale fluctue au guise des autorités publiques. Les CPAS deviennent-ils une sorte de « fourre-tout » sur lesquels les pouvoirs publics se reposent afin de laisser une porte ouverte aux individus exclus des autres branches de la sécurité sociale ? La réponse à cette question représente l’essentiel de la problématique faisant l’objet de notre recherche et est développée dans le chapitre 3 intitulé « Du chômage au CPAS – La zone grise » ainsi que dans le chapitre 4 intitulé « Quid des indépendants et du droit passerelle ?» . La matière étudiée se situe au carrefour entre le droit public et le droit privé. Nous nous positionnons à cette intersection afin d’examiner à la loupe le régime du droit à l’intégration sociale, partant d’une démarche qui sera dans un premier temps purement juridique et qui prendra au fur et à mesure la forme d’une exploration pluridisciplinaire.