Moulin, Rémy
[UCL]
Moreau, Jean-François
[UCL]
Introduction : La prévalence des contentions physiques en maisons de repos est malheureusement trop élevée. En effet, la prévalence de contention en établissement de long séjour oscille de 19 à 84,6%, selon l'ANAES [1]. De tels chiffres illustrent une tendance sécuritaire de notre siècle sur laquelle il convient de s'interroger car il en va du respect de la dignité et de la liberté de l'homme. La contention physique n'étant pas abordée dans le cursus universitaire, je me suis interrogé sur le respect de la procédure de contention physique en maison de repos, inspiré, pour certains, d'un paradigme scientifique rigoureux basé sur les preuves ; mais, pour d'autres soignants, bien plus nombreux, d'un paradigme empirique moins robuste basé sur les perceptions du personnel de soins. Littérature : D'une part, je me suis intéressé aux recommandations régionales et nationales en matière de contention physique chez les personnes âgées en milieu d'accueil prolongé (maison de repos et maison de repos et de soins) afin de dégager la procédure en vigueur. D'autre part, j'ai élargi mes recherches à la littérature internationale afin d'investiguer l'efficience de cette procédure et d'investiguer les sources du non-respect de cette procédure. Type d'étude : Au vu de mon objectif, j'ai choisi de réaliser une étude mixte transversale au travers des équipes pluridisciplinaires. Ainsi, via trois questionnaires destinés aux médecins, aux infirmiers, aux kinés et ergothérapeutes, nous avons sondé quantitativement le respect de la procédure de contention, mais également qualitativement les motivations de leur pratique. Conclusion : Il existe une procédure de contention en MRS établie aux niveaux régional et fédéral, appuyée par des études au niveau international, mais elle reste encore trop peu appliquée par les équipes de soins. A cela, il y a plusieurs raisons qui émanent d'une pratique ancienne dont les perceptions et attitudes sont difficiles à déroger. On retient, essentiellement, la peur de chute du résident et la peur de poursuites judiciaires, émanant, respectivement, d'un manque de connaissances de la littérature scientifique et du cadre légal. On constate, de fait, un bilan de chute infirmier subjectif, une discussion monodisciplinaire des contentions et un outrepassement de la durée de prescription de contention.


Bibliographic reference |
Moulin, Rémy. Procédure de prescription de contention physique en maison de repos et maison de repos et de soins : analyse quantitative et qualitative du respect de la procédure auprès de l’équipe multidisciplinaire. Faculté de médecine et médecine dentaire, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Moreau, Jean-François. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38539 |