Transition vers la maison de repos : Vécu de la personne âgée et rôle du médecin généraliste

Introduction : Les perspectives démographiques des prochaines décennies (1) confirment que la population belge vieillit et que cela va induire dans les prochaines décennies des changements fondamentaux sur la société, mais aussi sur le recours à des soins de longue durée, notamment les maisons de repos. Dans la plupart des cas, les personnes âgées préfèrent terminer leur vie au domicile (2,3). Néanmoins, les problèmes liés à l’âge et la perte d’autonomie peuvent mettre en péril ce maintien à domicile et une mise en institution peut être envisagée (2). L’entrée en maison de repos, lorsqu’elle survient et qu’elle n’est ni préparée ni acceptée par la personne âgée, peut représenter un réel bouleversement et engendrer des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale du patient (4, 5). Cette étude cible la période de transition vers la maison de repos. Méthodologie : Afin de préserver la complexité et la singularité de chaque expérience de terrain, nous avons utilisé une méthodologie qualitative. Six entretiens compréhensifs avec des personnes âgées ayant vécu l’institutionnalisation ont été menés. Résultats : Le vécu des personnes âgées a été analysé d’une manière chronologique en décrivant trois périodes importantes : celle qui précède, celle qui entoure et celle qui suit la transition vers la maison de repos. Il est ressorti que le vécu est propre à chaque individu et qu’il est fonction de son histoire personnelle, des conditions de son arrivée et des acteurs qui ont l’accompagné lors de l’entrée en maison de repos. Conclusion : Ne se prétendant pas exhaustive, la recherche a permis de dégager certaines pistes de suggestions à l’usage des généralistes. La première consiste à ce que le médecin puisse donner aux personnes âgées les moyens de s’informer sur ce qu’est réellement la vie en maison de repos. A ce propos, il y a lieu de réaliser un véritable travail sur les représentations et sur les discours que l’on véhicule à nos patients au sujet des institutions. La deuxième suggestion vise à impliquer la personne âgée dans tous les processus décisionnels ayant un lien avec son avenir, et viser un véritable partenariat en favorisant son rôle actif.