Suivi des patients usagers de drogues : évaluation et analyse des obstacles à la prise en charge par les généralistes

Introduction : La prise en charge des patients usagers de drogues (UD) semble rebuter beaucoup de généralistes pour des raisons diverses. La continuité des soins pourrait en conséquence être mise à mal pour une partie de ces patients souvent traités par des médecins généralistes plus âgés, susceptibles d'arrêter prochainement leur activité professionnelle. De fréquents évènements indésirables, évitables ou non, accompagnent la prescription des traitements de substitution (TSO) et pourraient contribuer aux refus de soins formulés par certains généralistes. Objectif : Le premier objectif de ce travail était d'évaluer et d'analyser les motifs invoqués par les MG quant à un éventuel refus de soins des UD. Le second objectif était d'investiguer les pratiques des médecins prescripteurs de TSO et de les comparer aux recommandations belges en la matière, dans une optique de réduction des risques. Un objectif intermédiaire était d'informer et de sensibiliser les médecins généralistes par rapport à la problématique. Méthodologie : La méthodologie s'est construite sur une recherche bibliographique puis sur la mise en place d'une étude sur les généralistes, dont les résultats ont été obtenus après distribution informatique de questionnaires auprès des médecins hennuyers. Un premier questionnaire visait à établir une image type de la prescription des TSO dans le Hainaut tandis qu'un deuxième s'intéressait aux motifs potentiels de refus de soins des UD. Résultats : L'étude a réuni 118 réponses sur une période de 4 mois. Les pratiques de prescription parmi les médecins sondés n'étaient globalement pas conformes aux recommandations et pourraient expliquer certains évènements indésirables. Les médecins ne désirant pas s'impliquer davantage dans la prise en charge des UD, quant à eux, évoquent comme motifs principaux le manque de formation et le manque de sécurité ressenti.