La place du médecin généraliste dans la prévention et la prise de conscience chez les patients seniors, souffrant d'affections médicales, de leurs limitations à la conduite

En Belgique, l’aptitude à la conduite est gérée par les médecins généralistes et/ou le centre d’aptitude à la conduite et d’adaptation des véhicules - CARA. Celle-ci exige des compétences physiques et psychiques qui peuvent diminuer entre autre avec l’âge (1,2). Selon mes recherches bibliographiques, il y aura de plus en plus de conducteurs âgés de plus de 65 ans d’ici 2030 (3). Cependant, en Belgique, il n’y a pas d’âge officiel à partir duquel une personne est évaluée systématiquement quant à son aptitude à conduire. La conduite est synonyme de liberté, d’indépendance pour tout un chacun et son arrêt peut être difficile à accepter. Si l’on tient compte que l’espérance de vie devient plus élevée que l’espérance de conduite (3), il est important d’envisager, d’évaluer la place du médecin généraliste dans la prévention et l’évaluation de l’aptitude à la conduite chez les patients seniors présentant des affections médicales pouvant altérer la conduite. Selon une étude réalisée au Canada, parue en 2012 dans le New England Journal of Medicine, une diminution de 45% du nombre d’accidents a été observée chez des patients ayant reçu des conseils de leur médecin généraliste quant à leur aptitude à la conduite (4). Avec l’aide à l’institut de la sécurité routière - Vias ainsi que la recherche de littérature et des entretiens, ce travail a permis de mettre en avant les différentes barrières quant à l’évaluation et la prévention par les médecins en matière de conduite : la rupture de la relation patient-médecin, le manque de temps ou encore le manque de formations. Ceci a permis de mettre en place différents outils afin d’aider les médecins généralistes à aborder ce thème en consultation de médecine générale. Les pistes ressorties des différents articles et entretiens pour aider les médecins généralistes sont : des formations pour les médecins généralistes, la mise en place d’un programme informatique signalant après une série de questions si la personne est apte, apte avec restrictions ou inaptes ; des alertes quand il y a prescription de médicaments potentiellement à risque d’entraver la conduite, _ Pour ce faire, une affiche de prévention pour les salles d’attentes ainsi qu’un plan de consultation ont été créés.