"Quelles sont les répercussions des restrictions sanitaires sur le post-partum des mères ayant accouché durant la pandémie de Covid-19 ? Une approche qualitative de mars à mai 2020"

Contenu : Depuis le mois de février 2020, nous sommes mondialement touchés par une crise sanitaire responsable de nombreuses répercussions sur notre vie quotidienne, notre santé mentale et physique, ainsi que notre bien-être. En tant que sage-femme, je me suis dès lors questionnée sur l’impact de cette pandémie sur les sphères multidimensionnelles qui entourent la nouvelle maman, en Belgique. L’objectif de cette recherche était donc de faire émerger les aspects positifs et négatifs qu’ont provoqués les restrictions sanitaires sur le post-partum des femmes ayant accouché au sein d’une structure hospitalière, durant le premier confinement. Méthodes : Pour ce faire, ce projet de recherche repose sur une approche qualitative. Effectivement, il s’agit de comprendre et d’interroger le vécu des mères ayant accouché durant le premier confinement. Les données ont été récoltées via des entretiens semi-directifs, auprès de dix volontaires ayant donné naissance entre le 13/03/2020 et le 04/05/2020. Ils ont ensuite été analysés par démarche inductive et scindés en quatre catégories conceptualisantes. Résultats : Pour une majorité des nouvelles accouchées, cette naissance en confinement leur a permis de profiter du cocon familial restreint, entourées de leur conjoint, dans un environnement calme. Ces mères et ces pères ont découvert la parentalité et se sont faits confiance, ce qui a été bénéfique pour les rythmes du nouveau-né et la poursuite de l’allaitement maternel. Toutefois, le manque de relai et de relations sociales se sont fait ressentir au bout de quelques semaines, notamment pour la fratrie (lorsque c’était le cas). Elles ont aussi souffert d’un manque de reconnaissance en tant que jeunes mamans. L’absence des professionnels de santé, en présentiel ou en distanciel, lors de leur fin de grossesse, leur hospitalisation ou leur post-partum a fait défaut pour bon nombre d’entre-elles. Ajoutons à cela, la peur et l’angoisse liées au contexte sanitaire qui ont fait régner un climat très anxiogène. Conclusion : Dès lors, une nouvelle pandémie mondiale s’avèrerait une problématique de santé publique, puisqu’il faudrait améliorer les mesures existantes, afin d’assurer le bien-être maternel en post-partum, la continuité et la globalité des soins de qualité pour tous, durant cette période de bouleversement hormonal intense que traverse la nouvelle accouchée.