Évaluation de l’effet biostimulant de consortia microbiens sur le développement du froment d’hiver en fonction de la variété (en serres) et du niveau de fumure organique (au champ)

Dans un contexte de transition écologique et énergétique, le développement d’une agriculture durable nécessite une réduction de l’utilisation des intrants de synthèse. L’utilisation de microorganismes, explorée dans le projet MicroSoilSystem, est une des voies alternatives envisagée pour y parvenir. Celui-ci vise à la réduction des intrants de synthèse par l’application de consortia microbiens. Au cours de ce travail, l’effet biostimulant de deux consortia comprenant un champignon mycorhizien à arbuscules et une bactérie (Rhizophagus irregularis MUCL43194/Bacillus velezensis GA1 et R. irregularis MUCL43194/Pseudomonas putida BTP1, respectivement) a été évalué sur le développement du froment d’hiver pour cinq variétés, en conditions de serres, et en fonction du niveau de fumure organique en conditions de champ. L’essai au champ a nécessité le développement d’un enrobage de semences adapté. En serres, les plantes traitées avec les consortia ont présenté des taux de mycorhization supérieurs par rapport aux plantes non traitées. Au champ, seules les plantes traitées avec le consortium R. irregularis/B. velezensis ont présenté des taux de mycorhization supérieurs aux témoins. Néanmoins, dans les deux expériences, aucun effet des consortia n’a été observé sur les biomasses aériennes et racinaires ou sur le rendement. Les résultats obtenus au sein de ce travail soulignent la difficulté d’inoculer les microorganismes via un enrobage de semences et de garantir leur viabilité dans la formulation au cours de la période de conservation. Des recherches approfondies sur le développement de l’enrobage et les modalités de stockage sont nécessaires. L’essai au champ ayant été mené selon un itinéraire phytotechnique classique en agriculture conventionnelle, il serait intéressant de tester les consortia en agriculture biologique. Les services apportés à la culture par ces microorganismes bénéfiques pourraient, en effet, s’avérer plus marqués dans un contexte limitant en azote disponible et en l’absence d’usage de produits phytosanitaires.