La formation des travailleurs sociaux et son impact sur l'expérience professionnelle des jeunes travailleurs sociaux en CPAS

Ce mémoire s’intéresse à l’articulation entre les études d’assistant social et l’entrée dans la vie active des jeunes assistants sociaux exerçant en CPAS. Dans le cadre théorique, nous avons l’occasion d’aborder l’historique de la formation d’assistant social (liée, lors de sa création, à la pilarisation de la société, et laissant une grande marge d’autonomie aux écoles, fournissant dès lors un terreau propice à une formation « militante » conforme aux valeurs des organisateurs des écoles) ainsi que la situation actuelle, au travers du référentiel de compétences. Nous aborderons également la situation en CPAS, et les tensions qui peuvent affecter les travailleurs sociaux, principalement de deux ordres : les tensions structurelles, inhérentes à la fonction, dues au fait de se situer « entre le marteau et l’enclume » entre les bénéficiaires et les exigences institutionnelles, et la tension liée à la difficulté de faire coïncider les exigences organisationnelles et professionnelles, exacerbées entre autres par l’implémentation du « new public management ». Le cadre théorique se clôture par les différentes réactions possibles aux tensions (voice-exit-loyalty-apathy) et les différentes identités professionnelles (militant-normatif-clinique). Lors de l’enquête empirique, basée sur l’entretien semi-directif de six jeunes travailleurs sociaux, nous avons pu mettre en évidence, en effet, une certaine dissonance entre les études et le travail exercé, et mettre à jour la présence d’insatisfactions professionnelles et de souffrance au travail. Cependant, nous avons pu mettre en lumière que la plupart des difficultés des assistants sociaux en CPAS dépendaient principalement de leurs conditions de travail et de leur rapport avec la hiérarchie. Il reste une marge de manœuvre pour les écoles afin de transmettre une vision un peu plus concrète de la réalité du travail en CPAS et de donner certains outils supplémentaires permettant aux jeunes assistants sociaux d’être davantage prêts à l’entrée dans la vie active, mais, sur base de l’enquête empirique, ce ne peut être le seul levier d’action.